Georges LALLEMANT
Georges LALLEMANT
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Le peintre Georges LALLEMANT, ou LALLAMAND ou ALLEMAND (cf. Dom Calmet) est né à Nancy vers 1575 - il meurt à Paris en 1636) . À la tête de l'un des plus importants ateliers de la capitale, il met notamment son talent au service des communautés religieuses de Paris. Son œuvre avait presque entièrement disparu avant les multiples découvertes survenues au xxe siècle, qui ont permis de redécouvrir un peintre encore peu connu. Les premières années de la vie de Georges Lallemant sont très mal connues. La formation de Lallemant se déroule probablement dans la dernière décennie du xvie siècle, à Nancy, auprès d'un maître inconnu, peut-être Claude Henriet ou de Jean de Wayembourg, les deux artistes les plus importants de l'époque en Lorraine.
Ce sont les lettres de naturalité obtenues par le peintre en 1616 qui nous apprennent que Georges Lallemant arrive dans la capitale du royaume de France vers 1601, quittant le duché de Lorraine en pleine reconstruction. C'est probablement dans l'atelier du peintre parisien Claude Dubois (vers 1562-1604) que se place Georges Lallemant à son arrivée à Paris. Lallemant accède à la maîtrise dans la communauté des peintres et sculpteurs de Paris le 6 février 1606. L'activité du peintre dans cette première décennie parisienne est encore obscure. Quelques traces existent pourtant d'une production courante d'images de dévotion à destination de la petite noblesse parisienne, ainsi que de l'intervention de Lallemant, vers 1607, au couvent des Minimes de Chaillot, où il réalise des peintures dans le cloître. Surtout, la participation du peintre aux préparatifs de l'entrée royale de Marie de Médicis dans Paris, prévue le 16 mai 1610, et avortée du fait de l'assassinat d'Henri IV deux jours auparavant, apparaît comme un moment important pour la carrière du jeune peintre. La période voit l'affirmation de Lallemant comme peintre au service de la municipalité: il est l'auteur d'au moins un portrait collectif des échevins de la ville de Paris, en 1611, et très probablement de plusieurs autres dans les années 1610. C'est d'après les dessins de Lallemant que le jeune Philippe de Champaigne peint Le prévôt et les échevins de la ville de Paris implorant sainte Geneviève . En juillet 1616, il obtient ses lettres de naturalité et devient ainsi sujet du roi de France. En 1621, le peintre passe marché avec les religieuses du Calvaire d'Angers pour la réalisation de peintures destinées à orner l'église du couvent nouvellement construite.
Surtout, la part la mieux connue, et aujourd'hui la plus visible, de la production de Lallemant dans ces années est la production religieuse. Bénéficiant de l'immense attrait suscité par l'image religieuse dans un contexte de pénétration de la spiritualité tridentine, le peintre est à l'œuvre sur des chantiers d'ampleur, pour des réalisations considérables (le décor de la chapelle de Luxembourg au couvent des Feuillants du faubourg Saint-Honoré) comme pour des interventions plus modestes (repeindre et redorer des éléments d'une chapelle de l'église Saint-Josse en 1613 et 1615). Il est cité comme peintre ordinaire du roi, et on le trouve actif sur certains chantiers extrêmement prestigieux, au service de commanditaires de marque. Pour la confrérie des orfèvres de Paris, il peint à plusieurs reprises un May de Notre-Dame-de-Paris : petits Mays en 1625, et sans doute à une ou plusieurs reprises dans les années 1620, grands Mays de 1630 et 1633. Il semble avoir entretenu plus généralement des liens privilégiés avec le milieu des orfèvres parisiens, liens qui peuvent en partie expliquer le succès rencontré par le peintre. Toujours à Notre-Dame, Georges Lallemant réalise vers 1632-1634, à la demande de la confrérie des maîtres cordonniers, une série de quatre cartons de tapisseries (qui seront tissées par la suite dans les ateliers du Louvre) représentant l'Histoire de saint Crépin et saint Crépinien, destinés à orner la chapelle de la confrérie, et dont seule une pièce nous est aujourd'hui connue.
Dans ces mêmes années, Georges Lallemant est attesté sur le chantier de l'abbaye Sainte-Geneviève-du-Mont, dont la rénovation a été entreprise par le nouvel abbé, François de La Rochefoucauld. Il est l'auteur, sans doute entre 1625 et 1636, de huit toiles destinées à orner les autels du pourtour de la nef de l'église. En 1634, il est chargé de peindre les grands volets des orgues de l'église Saint-Étienne-du-Mont. En 1635, Lallemant peint pour un établissement inconnu de Rouen une Descente du Saint-Esprit.
Lorsqu’il meurt, à la fin du printemps 1636 , Georges Lallemant apparaît comme un artiste au faîte de sa gloire, dont la carrière n’a jamais réellement pâti de l’arrivée en France d’une mode nouvelle, importée d’Italie à la suite de Simon Vouet revenu de Rome en 1627.
Bibl. : " http://www.larousse.fr "
"Bibliothèque lorraine ou Histoire des hommes illustres qui ont fleuri en Lorraine......." R.P. Dom Calmet Abbé de Senones Nancy 1751
"Quelques notes sur des peintres lorrains des XVe, XVIe et XVIIe siècles" H. LEPAGE 1853