Etienne COURNAULT
Etienne COURNAULT
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Peintre, graveur né à Malzéville (54) en 1891 et y meurt en 1948. D'origine lorraine, il appartient avec ses amis Jean Lurçat et Jean Prouvé à la jeune génération d’artistes héritiers de l’Ecole de Nancy formés aux arts graphiques autant qu’aux arts appliqués. D’abord formé à la gravure puis destiné à une carrière de portraitiste mondain, le jeune homme se tourne vers les avant-gardes dès son arrivée à Paris en 1921.
D’abord influencé par le cubisme, il ne tarde pas à explorer d’autres champs créatifs inspirés par la poétique surréaliste et l’humour Dada: la tache, le graffiti, le dessin d’enfant, le masque, la calligraphie deviennent ses thèmes privilégiés.
Au milieu des années vingt, sa curiosité le conduit à explorer l'ancien procédé de la peinture sous verre et du verre églomisé, réalisé à partir du miroir.
À partir de ces compositions, il fabrique des « objets sans nécessité apparente » dont Man Ray réalisera des photographies puis imagine de véritables sculptures de verre et trouve ainsi des applications inédites dans les arts appliqués.
C’est à l’occasion d’une exposition à la galerie Vavin-Raspail que Cournault fait son entrée dans le Paris artistique et entame l'une des périodes les plus prolifiques de sa carrière.
Le couturier Jacques Doucet devient son principal client et l'introduit dans le cercle de ses artistes favoris : Cournault rencontre Rose Adler et Pierre Legrain qui deviendront des intimes. Séduit par l’originalité de l’œuvre de Legrain, il collabore avec son ami à la conception de plusieurs meubles. D’autres fructueuses collaborations suivront avec son ami d’enfance Jean Prouvé et l’orfèvre Jean Desprès pour la création de bijoux.
La disparition de Doucet puis de Legrain en 1929 affecte profondément Cournault qui se détourne peu à peu des arts décoratifs. Cournault se retranchera chez lui en Lorraine et entreprendra de nouvelles recherches qu’il n’acceptera de montrer qu’à de rares occasions.
À des recherches picturales qui viennent tutoyer celles de Masson, de Miro ou de Klee, le lorrain amplifie son travail par de nombreuses expérimentations techniques comme la peinture au sable, la fresque, de très nombreux procédés de gravure. Consacré par quelques commandes publiques, l’artiste meurt prématurément en 1948 laissant une œuvre conséquente, fruit d’une aventure spirituelle, volontairement menée et vécue dans la solitude et le mépris de la compétition.
Bibl. : "http://www.authenticite.fr"
André Jacquemin "Etienne Cournault" in "Le Pays Lorrain" 1951
- Gérald Collot, Étienne Cournault, Éditions du Musée des beaux-arts de Nancy, 1968.
- « Cournault, Étienne », dans Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France (1830-1950), Paris, Arts et métiers du livre / Flammarion, 1985, p. 79-80