Jean LURÇAT
Jean LURÇAT
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Peintre, graveur, cartonnier de tapisseries et céramiste, né à Bruyères en 1892, il décède à Saint Paul de Vence en 1966. Après des études secondaires à Épinal, il s'inscrit à la faculté des sciences de Nancy et envisage des études de médecine. Il se rend en Suisse et en Allemagne (Munich) et quittant la voie des études, il entre à l'atelier de Victor Prouvé, le chef de l'école de Nancy.
En 1912, Jean Lurçat s'installe à Paris avec son frère André. Il s'inscrit à l'académie Colarossi puis à l'atelier du graveur Bernard Naudin. Il découvre alors les peintres Matisse, Cézanne, Renoir…, devient proche de Rainer Maria Rilke, Bourdelle, Elie Faure…, et fonde avec trois amis les Feuilles de mai, une revue d'art à laquelle participent ces célébrités. Il devient ensuite apprenti auprès du peintre fresquiste Jean-Paul Lafitte avec lequel il mène, en 1914, un premier chantier à la faculté des sciences de Marseille.
Son premier voyage en Italie est interrompu en août par la déclaration de guerre. Revenu en France il s'engage dans l'infanterie, mais malade, il est évacué le 15 novembre. Pendant sa convalescence à Sens, en 1915, il pratique la peinture et s'essaie à la lithographie. Renvoyé au front en juillet 1916, il est blessé et évacué. Il ne retournera plus au front. Dès septembre, il expose des œuvres à Zurich.
Ses premières tapisseries sont exécutées au point sur canevas (1915-1932). C'est en 1933 que sont réalisées ses premièresœuvres sur un métier en basse lisse, dans l'atelier d'Aubusson pour L'Orage, en haute lisse aux Gobelins pour Les Illusions d'Icare.
En 1937, Lurçat découvre la tenture de l'Apocalypse d'Angers qui est, pour lui, une révélation esthétique (ampleur et poésie) et technique (gros tissage, palette réduite, dessin simplifié). Il crée ainsi le carton à couleurs non plus peintes mais numérotées et limitées en nombre, révolution technique qui devait entraîner une révolution commerciale ; le temps d'exécution est ainsi réduit, mais le travail du lissier devient purement mécanique. [...]
Influencé en peinture par les fauves, par les cubistes puis par les surréalistes, Lurçat est, dans ses cartons, essentiellement symboliste. Les symboles, souvent répétés (le coq, annonciateur de l'aurore, le soleil, symbole de vie), parfois originaux et sophistiqués, sont servis par un dessin stylisé.
La guerre de 1940 oriente Lurçat vers des sujets engagés : Es la verdad (1942) et Liberté (1943, d'après le poème d'Eluard) sont tissées clandestinement à Aubusson. Puis il travaille à des œuvres monumentales aussi bien pour les églises (Assy, 1947, Tapisserie de l'Apocalypse ) que pour des édifices publics (musée du vin à Beaune, 1947).
C'est en 1957 que commence à Aubusson la mise au métier de cette tenture gigantesque, en dix panneaux, intitulée Le Chant du monde (acquise par la municipalité d'Angers). Elle illustre sur quatre-vingts mètres de long les angoisses et les espérances de l'homme à l'ère atomique, la "poésie" étant la réponse ultime, optimiste et victorieuse aux agressions diverses représentées essentiellement par L'Homme d'Hiroshima .
En juin 1944, il s'associe aux combats de la résistance communiste avec Tristan Tzara, André Chamson, René Huyghe, Jean Cassou, Jean Agamemnon… Il est nommé au Comité de Libération : dirige l'hebdomadaire Liberté et la revue Les Étoiles du Quercy.
Il rencontre Simone Selves qui deviendra son épouse le 11 août 1956. Victor Soskice, son fils adoptif, pris au cours d'une mission de sabotage en France, est déporté en Allemagne et exécuté en 1945. Jean Lurçat et Rossane Timotheef n'apprendront sa disparition qu'un an plus tard.
À partir de 1951, Lurçat séjourne régulièrement à Sant Vicens (près de Perpignan dans les Pyrénées-Orientales), un centre potier créé par Firmin Bauby. Il y travaille la céramique en décorant plats, assiettes, carreaux, pichets, vases. Il fait d'ailleurs là-bas la connaissance du peintre audois Jean Camberoque
Il crée de grandes céramiques pour l'École de Saint-Denis et la poterie de Sant Vicens.
En 1962, malgré une santé devenue fragile, il continue à travailler intensément et à voyager pour des expositions et des conférences (en France, Suisse, Allemagne, URSS). Une rétrospective de l'œuvre peint de Jean Lurçat (1920-1962) se tient à Paris. Il compose Transmondia (3,15 × 6,35 m), Couleurs et Lumières (2 75 × 4 50 m), Le Vin et la Musique (5 93 × 12 02 m). En 1963, la première présentation du Chant du Monde a lieu à Annecy. Son état de santé s'aggrave, il décèdera en 1966.
Bibl. : "Wikipédia.org"