Gustave GUÉTANT
Gustave GUÉTANT
Ville:
Gustave Paul Guétant est un dessinateur et sculpteur français, né le 25 mai 1873 à Marseille, et mort dans la même ville le 23 juillet 1953.
Il n'est pas lorrain mais il restera marqué par son long séjour dans les Vosges durant la Première Guerre Mondiale. Nous le considérons donc comme "cousin" lorrain.
Il expose régulièrement depuis 1903 au Salon des artistes français, où il est sociétaire. Sensible à l'essor artistique apporté par l'École de Nancy, dont il fréquente les représentants phares, ainsi qu'à l'évolution des Arts décoratifs, il devient membre du jury en 1913. En 1910, il a d'ailleurs été classé hors concours dans la section Art décoratif après avoir réalisé Le livre. Il le restera toute sa vie.
Mobilisé le 2 août 1914 dans l'infanterie, il fait partie avec de nombreux méditerranéens, Provençaux, Corses et Alpins de l'Armée des Vosges de novembre 1914 à 1917. Gustave Guétant gagne le front le 2 novembre 1914. Il est d'abord affecté dans les tranchées, puis sa qualité de dessinateur reconnue par une recommandation d'artistes du camouflage lui permet de rejoindre la section topographique de l'armée dès février 19161.
En poste dans les bureaux juste à l'arrière-front, à Saint-Dié, il découvre avec émerveillement la petite ville vosgienne, qui, déjà occupée par l'ennemi et objet de rivalité durant l'été, a subi des destructions importantes, mais qui, bien que souvent bombardée par l'artillerie ou la voie des airs, garde son inimitable cachet ancien. De février à juillet 1916, le dessinateur militaire croque avec ses crayons la ville et ses environs.
En 1954, un an après sa mort, sa veuve lègue au musée de Saint-Dié un lot d'aquarelles et surtout une cinquantaine de ses dessins. Le couple avait été ému d'apprendre la complète éradication en novembre 1944 des lieux qui avaient enchanté le séjour militaire de Gustave après 1916.
Si l'attrait pittoresque de la petite ville industrielle entourée de fermes rurales est presque subit car il ne l'avait traversé sans attention, l'amour de la montagne vosgienne est constant depuis l'hiver 1914. Dès que la saison le permet pendant ses temps libres en 1915, il sort de sa musette de soldat crayon et album et dessine les fermes, les forêts et des scènes quotidiennes. Puis à la belle saison, il observe les vaches, les bœufs sur les têtes desquels le paysan place le joug, les animaux de basse-cour et les animaux domestiques.
Mais bientôt langueur et maladie entravent son service au bureau d'études. Il est retiré de la zone de front en 1917 et passe huit mois à l'hôpital. En février 1918, il est reversé au service auxiliaire, puis réformé le 19 août 1918. Sa femme retrouve un mari à la santé ébranlée, se mouvant difficilement pendant de longues années. Il fallait le ménager, affirme-t-elle, dans ses lettres.