François HEIGEL
François HEIGEL
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Peintre, il est né à Montigny-les-Metz en 1889.
Ses premières sources d’inspiration, François Heigel les trouve dans la campagne lorraine, avec ses villages, ses fermes, ses pâturages : « L’artiste contemple sa Lorraine, amoureusement, écrit Huguette Max dans l’Almanach lorrain 2001. Il observe chaque lieu à la lumière des saisons, en saisit toutes les nuances, le charme secret. Il parcourt la campagne, s’arrêtant là où son cœur s’émeut : un pommier en fleurs, un petit pont, un coin de rivière. Sur sa toile il recrée toute une atmosphère, imprégnant son œuvre d’une rare sensibilité. » En 1914, sa surdité lui permet de ne pas être envoyé sur le front russe, contrairement à beaucoup d’Alsaciens-Lorrains. En 1917, il épouse une jeune femme qui partage son goût pour l’art et la musique, et qui l’encourage dans sa carrière artistique. Afin d’étendre ses connaissances dans le domaine de l’art, Heigel visite de nombreux musées en France et en Europe, notamment en Hollande. Peut-être est-ce là, en contemplant les œuvres de Rembrandt et de Vermeer, qu’il perfectionne sa technique de la lumière. En même temps, il donne des cours de dessin et de peinture.
En 1928, on le retrouve aux Beaux-Arts à Paris, où il est l’élève de Pougeon et de Barillet. À partir de 1930, il expose à Metz au Groupement des Artistes Mosellans, ne cessant de progresser : « Sa facture se modifie, poursuit Huguette Max. Il travaille la matière, utilise les couteaux, étudie les effets de lumière. La palette du peintre a les tons chauds de nos champs, les tons clairs de nos rivières, le gris de nos ciels, mais elle a aussi la couleur dorée de la pierre de Jaumont. »
Dans l’ouvrage qu’ils lui ont consacré, Bernard Naccache et Jean Potier écrivent : « En regardant ses tableaux, on sent que l’acte de peindre est pour lui un bonheur. Sa peinture a un caractère intime. Il s’appuie sur le paysage pour l’explorer avec une sensibilité profonde, sans fard et sans prétention… Les yeux grands ouverts, il voit ce que d’autres ne remarquent pas et il crée des œuvres à la fois chaudes et paisibles, puissantes, jamais mièvres. » (François Heigel. La Lorraine dans son miroir, Imprimerie Fort-Moselle, Metz, 1990, 159 pages).
François Heigel a une prédilection pour la cathédrale de Metz, qui figure sur de nombreuses toiles représentant, ici le Moyen Pont ou la digue de la Pucelle, là la place de la Comédie ou le Pontiffroy. Elle se dresse, majestueuse, sur l’une de ses dernières œuvres, en un massif arrière-plan de la rue aux Ours.
Comme tant d’autres, il est aussi le peintre du Pays messin. La ferme de Prayelle, les arches de Jouy, un chemin rural près de Marly, une ruelle à Vaux, le moulin de Magny, sont parmi ses plus belles huiles, sans compter les nombreuses esquisses dessinées à Gorze, Fèves, Semécourt et Rodemack. Peut-être est-ce au contact de Léon Barillot (qu’il citait souvent) qu’il s’est essayé à la peinture animalière (Chevaux tirant une charrue, Retour à l’étable, Chevaux à l’abreuvoir, Moutons et bergers fuyant devant l’orage…) Ses voyages, enfin, lui ont permis de peindre la place de la Concorde et le pont Alexandre III à Paris, et de rapporter des Pays-Bas des esquisses et dessins de Rotterdam et de Leiden.
François Heigel meurt à Metz le 18 juin 1966, à l’âge de 77 ans.
Bibl. : "Blog de Pierre Brasme - Avril 2009"
Pierre BRASME "La Moselle et ses artistes" Ed. Serpenoise 2002
On trouve dans l'ouvrage de Marius MUTELET "Metz en 64 images" publié en 1951 une autre biographie de l'artiste "mosellan" :