Michel-Auguste COLLE
Michel-Auguste COLLE
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Peintre né en 1872 à Baccarat et décède à Batz sur Mer en 1949. Orphelin en 1885, il devient apprenti aux cristalleries de Baccarat comme doreur, puis graveur de planches pour la gravure chimique. C’est à cette époque qu’il prend goût au dessin et à la peinture, encouragé par Charles Peccatte, un peintre lorrain natif lui aussi de Baccarat. Un amateur d’art avisé, Eugène Corbin, ayant remarqué son travail, lui fait connaître les peintres Charles de Meixmoron de Dombasle, Émile Friant et Victor Prouvé (alors professeur à l’école des Beaux-Arts de Nancy).
Dans l'analyse du Salon de 1904 il est dit :
"M. COLLE (né à Baccarat) : Baccarat soir de septembre
Il faut faire attention à M. COLLE. Son début est d'une haute valeur. Avec une douceur puissante qui rappelle certaines vieilles tapisseries, il nous montre Baccarat dans un beau soir d'automne.
Quelques arbres se détachent, tout pénétrés d'ombre. L'église, la vieille tour carrée des Voués, les toits de tuiles s'éclairent d'un rayon doré ou plutôt orangé qui est une caresse. Dans cet art très simple, presque naïf, il y a une beauté singulière. M. COLLE ne doit pas hésiter : la voie où il s'engage est bonne."
Il se marie en 1905 avec la sœur de l'épouse de Victor Prouvé.
En contrat avec Corbin jusqu’en 1911, il peint près de 500 toiles ou aquarelles inspirées pour la plupart des paysages de sa région d’origine. Par la suite, Colle voulut connaître d’autres régions, et voyagea souvent et trouva notamment une inspiration en Savoie, en Corse et en Afrique du Nord. Les Salons parisiens lui sont l’occasion de rencontrer Jules Adler, Jean-Paul Laurens et Charles Cottet.
Au Salon nancéien de 1905, la revue "Le Pays Lorrain dit : "et puis c'est M. COLLE qui fixe les moments les plus exquis du jour, les aspects les plus troublants des saisons, son canal de Malzéville est tout un poème de douce clarté, de calme infini ; nous aimons aussi sa Cathédrale de Toul vue sous le ciel morose d'un jour brumeux, elle est émouvante dans sa calme simplicité "
Pour ce même Salon nancéien de 1906, reprenons le compte rendu de ce que l'artiste a proposé dans la "Revue lorraine illustrée" :
sol.
Au Salon parisien de la "Société Nationale des Beaux-Arts" de 1907, il était à nouveau remarqué par "La revue lorraine illustrée" qui disait :
"M. COLLE qui a, lui aussi, le grand mérite de chercher en Lorraine exclusivement ses sujets d'étude, nous montre une "Vue de Nancy" prise en hiver, du clocher de Saint Epvre. Nul n'estime plus que moi l'originalité du talent de M. COLLE qui ne doit rien qu'à l'étude directe de la nature, et les mérites d'une tecnique qui s'est formée lentement, laborieusement, loyalement. Je me rends compte de la difficulté considérable du sujet et combien cette étude de lumière, cherchant à percer les brouillards qui enveloppent la ville, est sincère. Mais cet effort très estimable aboutit à un résultat qui ne satisfait qu'à demi. M. COLLE le reconnaitrait lui-même, sans doute."
Au Salon parisien des Artistes Français de 1909, il expose une huile sur toile "Au Parc Sainte Marie à Nancy - automne", en 1912 "Les châtaigniers de Jacob (Chambéry-Savoie)" en 1913 "Automne à Champigneulles, après le brouillard du matin" et en 1914 "Lever de soleil en septembre, à la Trinité-sur_Mer"
À la fin de la première guerre mondiale, à l’occasion d’un séjour familial en Bretagne, il est séduit par la lumière des marais salants et des paysages de la presqu’île de Guérande. Cette révélation transforme sa palette et diversifie les techniques utilisées, certaines toiles sont pointillistes, d’autres traitées au couteau. Chaque année il passe ses séjours d’été dans la région du Croisic.
Il expose aux Salon des artistes français, au Salon des indépendants, au Salon des Tuileries, à La Haye… sans que cela ne modifie le rythme régulier de son travail et son attachement à sa vie de famille.
Au Salon de 1929, il expose deux huiles sur toile "Vandoeuvre, soir d'octobre en Lorraine" et "Horodberg, Munster".
En 1932, il présente des vues de Vandoeuvre et des fleurs prises sur le vif à la Pépinière - il est dit dans le Pays Lorrain en 1932 : "à ce probe artiste la Croix de la Légion d'Honneur vient d'être décernée, c'est le juste couronnement d'une vie entièrement consacrée à l'art, peinture et art décoratif, car il fut d'abord décorateur sur cristaux."
A celui de 1933, le quotidien l'Est Républicain dit : " Michel Colle nous enchante toujours avec ses contrastes de lumières et d'ombres. Il nous montre « Pointe Pescade Alger » et une vue merveilleuse de sa ville natale « Baccarat »."
En 1940, il s’installe définitivement dans le village de Kervalet, près de Batz-sur-Mer. Les difficultés de la vie au cours de la seconde guerre mondiale l’incitent à diversifier ses thèmes d’inspiration : intérieurs d’église, portraits, etc. C’est là qu’il meurt en septembre 1949. Des oeuvres de cet artiste sont conservées dans les Musées de Nantes, Nancy, Strasbourg et Saint Dié ainsi qu'au Sénat à Paris. Une grande exposition rétrospective a été organisée au Musée Pierre Noël de Saint Dié en 2009 "Des lumières de la Lorraine aux couleurs de Bretagne"
En 1906, il entre en contact avec Claude Monet qui lui répond :
"L.A.S. «Claude Monet», Giverny [8 avril 1906], à A.M. COLLE à Nancy; 2 pages in-8 à l'encre violette, enveloppe.
Curieuse lettre où il rejette le titre d'impressionniste. [Michel-Auguste COLLE (1872-1949) est un peintre lorrain, qui a peint de nombreux paysages de sa région natale.]
Il a reçu ses deux lettres, «mais fort occupé» n'a pu répondre plus tôt. «Ce que vous me demandez est bien grave et délicat. Je ne veux certes pas vous refuser, et vous prie seulement de me faire savoir d'avance quand vous voudrez venir, parce que si je suis au travail, je serai dans l'impossibilité de vous recevoir, afin que je puisse moi-même vous fixer le jour et l'heure»...
Et il ajoute en post-scriptum: «Vous me semblez tenir singulièrement à ce titre d'impressioniste, qui ne signifie pas grand-chose et a fait dire tant de bêtises»
La succession de son mécène Eugène Corbin et celle de son frère Louis Corbin se sont déroulées en mai 1986 ((6 dessins et 20 tableaux de M. Colle), février 1987 et avril 2005 (8 tableaux de M. Colle) pour Eugène et en octobre 1936 (2 tableaux de Colle) pour Louis.
Entre le 5 et le 30 octobre 1971, la Kaplan Gallery de Londres organisait une importante exposition-vente d'oeuvres de Colle avec 33 huiles de l'artiste.
Du 14 juin au 16 novembre 2014 le Musée des Marais Salants de Batz sur Mer a organisé une exposition "Lumières en Presqu'ile - Michel COLLE, peintre à Kervalet" regroupant quelques oeuvres de la période lorraine mais surtout de très nombreuses huiles de la période bretonne de l'artiste
Artlorrain.com possède les catalogues de toutes ces ventes et les met à la disposition de tous les amateurs abonnés.
Bibl. : "Wikipédia.org"
"Michel COLLE - Des lumières de la Lorraine aux couleurs de la Bretagne" Musée Pierre-Noel Saint Dié des Vosges 4 juillet- 20 septembre 2009
"Lumières en Presqu'ile - Michel COLLE, peintre à Kervalet" Musée des Marais Salants de Batz sur Mer 2014
"Dictionnaire biographique illustré de Meurthe et Moselle" Paris 1910
On trouvera aussi dans la revue du "Pays lorrain" plusieurs articles concernant l'artiste :
Volume 80 de juillet-septembre 1999 pp. 224
Volume du 1er janvier 1936
"La Lorraine vue par Michel-Auguste COLLE" La Gazette de l'Hotel Drouot 20 juin 2003