Jean RUSTIN
Jean RUSTIN
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Peintre, il est né en 1928 à Montigny les Metz. Jean Rustin est le cadet d’une famille de cinq enfants. En 1939, sa famille se réfugie dans le Berry, puis à Poitiers, où il commence ses études secondaires, apprend le violon et entre à l’école des beaux-arts.
En 1944, il regagne Metz, passe son bac et peint ses premières toiles.
Il vient à Paris en 1947, à l’âge de 19 ans. Il y fait ses études, entre 1947 et 1953, aux Beaux-Arts, dans l'atelier de Maurice Brianchon.
Jean Rustin épouse, en 1949, Elsa, qui suit alors des études de médecine. De cette union naissent deux enfants : François, en 1950, et Pierre, en 1953.
L'œuvre de Jean Rustin se caractérise par le contraste saisissant entre deux périodes.
La première témoigne d'une abstraction joyeuse et très colorée. Mais une importante rétrospective d’une centaine de ses toiles au musée d'art moderne de la ville de Paris, en 1971, marque profondément la carrière de l’artiste. Il est en effet bouleversé par la vision de l’ensemble de ses œuvres qu’il jugera dès lors « trop belles ».
Il déclarera : « J'en avais assez de faire un chef-d'œuvre par jour ! »
Il rompt dès lors avec cette abstraction au profit d'une figuration révélant un univers sombre, proche de la folie.
La thématique de la folie qui l’occupe depuis 1971 (année de sa fameuse rupture avec les beaux tableaux colorés, abstraits) relève encore de cette folie d’un monde (selon la formule de Michel Foucault) qui, chaque jour, interpelle le citoyen français comme le citoyen du monde. Folie de la modernité triomphante, mythe du progrès éternel qui nous mène fatalement aux ruptures de la raison. Les corps d’aliénés de Rustin sont nôtres, ou plus exactement notre part maudite, celle que nous ne voulons ou ne pouvons pas voir. Etouffés à coup de camisoles chimiques, d’alcool, de drogue ou de surmenage urbain, ces corps sexués sont soustraits la plupart du temps à nos regards et renfermés derrière les hauts murs des HP (deux lettres pour ne surtout pas dire « psychiatrique »).
Jean Rustin a ceci de formidable et de politique qu’il nous oblige à voir ce que la société du spectacle (ancêtre de la nouvelle société du « Bling Bling »), ne peut admettre. Le corps et la psyché de l’aliéné, échappant à tout dressage de la « saine » Raison, induisent des questions que le consommateur pressé n’a plus le temps ni surtout l’envie de résoudre. Rustin, lui, l’a pris ce fameux temps. Il nous montre cette absence au monde qui hurle sa douleur au cœur de l’histoire du xxe siècle. Grâce lui soit donc rendue d’avoir si bien rendu notre part d’obscurité.
Marnix Neerman, galeriste à Bruges, lance les bases de ce qui deviendra la fondation Rustin en Belgique (1994), notamment en systématisant l'achat des œuvres sortant de l'atelier au début des années 1992. À partir de 2001, Maurice Verbaet (actuel président de la Fondation Rustin) et Corinne van Hövell poursuivront la gestion de l'œuvre de Jean Rustin.
Bibl. : "Wikipédia.org"
"http://www.des-gens.net"