Alfred PELLON
Alfred PELLON
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Peintre, affichiste, Alfred Pellon naît en 1874, à Metz, une ville de garnison animée du nouveau Reichsland Elsaß-Lothringen. Avec sa ceinture fortifiée, Metz est sur le point de devenir la première place forte du Reich allemand. Bohême et fantasque, le jeune Pellon étudie à l’Ecole municipale de dessin à Metz. Il poursuit ensuite ses études, à l’Académie des Beaux-Arts de Munich, de 1898 à 1902.
De retour à Metz, Alfred Pellon peint des œuvres dans l’esprit du Jugendstil. Avec le peintre alsacien Rickenbach, il lance la revue "Jung-Lothringen" en 1902. Son atelier devient vite un lieu d’émulation pour les jeunes artistes lorrains. Avec le peintre Beecke, Alfred Pellon crée l’"Association des Artistes lorrains", exposant à Francfort, Leipzig, Baden-Baden, mais aussi en France, à Nancy. Voulant commémorer la naissance du poète Paul Verlaine en 1904, il se heurte à l’incompréhension de ses contemporains. Son esprit libre et fantasque déconcerte autant l'intelligentsia allemande, que les Lorrains francophiles. Alfred Pellon met pourtant sur pied une École des Arts décoratifs à Metz, où il enseigne jusqu’en 1919. Pendant cette période, Pellon travaille aussi à l'Opéra-théâtre de Metz, comme décorateur et conseiller artistique.
Bien que d'origine lorraine, Alfred Pellon quitte Metz en 1919, suivant la bourgeoisie allemande. Il s’expliquera plus tard, en reconnaissant qu’il était imprégné par la culture allemande, dont les œuvres de Goethe à Richard Wagner, en passant par celles de son contemporain Rainer Maria Rilke, le fascinaient. Établi en Allemagne, Alfred Pellon a pourtant vite la nostalgie de sa ville natale. Comme de nombreux réfugiés, Alfred Pellon se sent étranger dans cette nouvelle Allemagne, où la dépression économique semble sans fond.
Dans la nouvelle autobiographique « Gozel Garin, Chronik eines Lothringer Vaganten », Alfred Pellon écrira plus tard : « Nous autres Lorrains n’avons pas de Patrie ». La propagande du NSDAP exploitera malheureusement cette fibre régionaliste sincère, en publiant des poèmes de Pellon dans ses publications sur la Lorraine, jetant l'opprobre sur l'œuvre de cet artiste apatride. En proie à une nostalgie indicible pour sa terre natale, Alfred Pellon, qui se sentira Lorrain jusqu’à la fin de sa vie, décédera en 1949.
Bibl. : Wikipédia.org
Pierre Brasme "La Moselle et ses artistes" Metz Ed. Serpenoise 2002