Paysage de la campagne romaine avec deux arches

Paysage de la campagne romaine avec deux arches - Huile sur toile

Lot n° 59
H_24 cm cm L_38 cm
Provenance:
- Collection privée, Bologne.
Publications:
- M. Roethlisberger, ‘Additional Works by Goffredo Wals and Claude
Lorrain', The Burlington Magazine, CXXI, no. 910, pp. 23-24, fig. 31.
- M. Roethlisberger, Tout l'oeuvre peint de Claude Lorrain, 1986, fig. 278.
- M. Roethlisberger, Claudio Lorenese: Temi e varianti, Paragone, N° 32, 2000, fig. 40.
Ce tableau a été gravé par Jean MORIN (vers 1605 / 1609 - vers 1650 / 1660,
Figure 1).
Ce paysage a été publié pour la première fois en 1979 par le professeur
Marcel Roethlisberger. Depuis, il est resté dans la même collection bolognaise jusqu'à nos jours. Il est très certainement l'un des premiers tableaux du peintre lorrain, datable autour de 1628 - 1630. Il correspond, renversé, à la gravure signée par Jean Morin et inscrite comme oeuvre de
Claude Lorrain («Cl. le Lorrain pinxit», figure 1), indication très importante pour en confirmer sans faute l'attribution. Claude arriva à Rome très jeune, vers 1613 ou 1617. Il se déplaça ensuite à Naples où, d'après Filippo
Baldinucci, il travailla pendant quelques années dans l'atelier de Goffredo
Wals, avant de revenir dans la Ville Eternelle et devenir élève de Agostino
Tassi jusqu'en avril 1625 (toujours selon Baldinucci). Une fois terminé son apprentissage italien, Claude rejoignit sa terre natale et pendant quelque temps devint l'assistant de Claude Déruet, peintre de cour officiel du duc Charles III de Lorraine. Néanmoins, déjà au début de 1627 il fut probablement à nouveau à Rome, où il passa le reste da sa vie.
L'art de Claude fut influencé aussi par le style de deux autres peintres,
Bartholomeus Brenbergh, demeurant à Rome entre 1619 et 1629, et de
Paul Bril. Certaines caractéristiques dans ce paysage nous rappellent la leçon de ces artistes vers la fin des années vingt, telles que le choix d'une composition en forte diagonale dans la suite des arches, la présence de brebis dans le fond et l'abside d'une église qui apparaissent parmi les arbres. L'analogie plus étroite dans l'oeuvre de Claude est avec un tableau peint vers 1628, le Paysage pastoral avec arche de rocher et rivière conservé au Museum of Fine Arts de Houston. Les arches sont d'ailleurs un sujet commun dans ses premiers dessins (voir par exemple Le Colisée,
Windsor Castle, Angleterre, Inv. n. 13088).
Ce rare tableau de jeunesse de Claude nous montre sa maîtrise dans la composition. Le jeu subtil de la lumière clignotante nous révèle, à contre jour, la lourde masse des arches en ruine. La vision pourrait être très proche de la réalité, presque un instantané fixé sur la toile d'après nature, en plein air, comme on dirait pour un tableau impressionniste. La vision du peintre est bien ici celle d'un artiste imbibé d'enthousiasme pour la grandeur des anciennes ruines, et d'affection pour la vie paisible et les plaisirs qui lui étaient offerts, tout comme à ses compagnons peintres, par la Ville Éternelle au début de sa grande période du Baroque