Charles-Marie PECCATTE
Charles-Marie PECCATTE
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Charles Peccatte est issu d’une vieille famille vosgienne. Son aïeul, Charles Peccatte, né à Mirecourt en 1724, est venu prendre à Saint-Dié un office de procureur au baillage.
Son fils, puis son petit-fils, sont aussi des hommes de loi. Charles Melchior, fils de ce dernier, choisit une autre activité : il est commerçant à Baccarat. De son union avec Sophie Catherine Geyer naît Charles Peccatte, le peintre dont la jeunesse se passe dans la maison de famille à Saint-Dié. Etudes au Beau Jardin, au collège à Saint-Dié, à l’institution du Bon Père Fourier à Lunéville, enfin à la Malgrange à Jarville (Meurthe-et-Moselle) où il prépare le baccalauréat. A 17 ans, il expose au 1er salon de Saint-Dié un Bord de Meurthe et refuse de suivre des cours de droit.
En 1888, il expose trois toiles au salon de Nancy. Sa mère, veuve, s’installe à Paris avec lui et il fréquente le Louvre et l’atelier Colarossi. Puis il peint sur le motif à Billancourt, à Chaville, en Bretagne, en Vendée. En 1895, il peint à Crozant Un matin dans la Creuse papillonnant, impressionniste, dans la ligne des peintres qu’il admire : Sisley, Pissaro, Cross et Seurat. A partir de 1901, exposition à la Société Nationale des Beaux-Arts, au Salon de Nancy, au Salon des Artistes Décorateurs, au Salon d’Automne où son succès se confirme ; ses œuvres sont acquises par des collectionneurs et par l’Etat (en 1904, l'Etat lui achète une huile : "Avril") ; elles sont envoyées dans des expositions françaises à Londres, Montréal, Turin, Rome.
Il entretient d’étroites relations avec ses amis de l’Ecole de Nancy et réalise des compositions décoratives. 1906, c’est la découverte du soleil en Italie et en Provence et sur la Côte d’Azur où il retournera souvent. Il est en 1910 secrétaire du jury de peinture au Salon d’Automne à Paris tandis qu’à Saint-Dié, devenu conseiller municipal, il s’active au sein de la Société Philomatique pour faire créer une section des Beaux-Arts et une section d’art populaire au sein d’un musée rénové à installer dans l’ancien évêché. Mais ce dernier devient collège de jeunes filles et ce n’est qu’en 1925, après le déménagement de la bibliothèque municipale, que Peccatte pourra créer le musée pour lequel il se bat depuis 20 ans, au 2ème étage de l’hôtel de ville. Il en est nommé conservateur, il le restera jusqu’à son décès en 1962. Il a l’honneur d’y accueillir en 1934 le président de la République Albert Lebrun et en 1939 le cardinal Villeneuve, archevêque de Québec.
Ce post-impressionniste évolue lentement. Fauvisme, cubisme, surréalisme lui sont étrangers ; il continue à peindre des paysages à l’huile, au pinceau ou au couteau, mais la lumière est toujours sa fascination. Il continue jusqu’en 1930 d’exposer dans les salons et dans les galeries puis il concentre son activité sur Saint-Dié où il organise des expositions de peinture dans le musée.
L’incendie de la ville en 1944 par les troupes allemandes détruit le musée et la résidence de Charles Peccatte. Il perd la quasi-totalité de ses œuvres, qu’il avait accrochées dans l’un et l’autre. Il reprend ses pinceaux et refait des tableaux disparus de mémoire, selon une manière pointilliste assez différente de ce qu’il peignait cinquante années auparavant. Il tente également de rassembler des objets en vue de reconstituer un musée dans les ruines de l’ancien évêché, mais l’œuvre de reconstruction de la ville est la plus urgente et le nouveau musée ne sera programmé qu’après sa mort.
La Société Philomatique Vosgienne, au comité de laquelle il était entré en 1907 et dont il fut vice-président de 1924 à 1949, le nomme en 1959 président d’honneur. Il avait, aidé d’une petite équipe, préparé la grande exposition Saint-Dié marraine de l’Amérique à l’hôtel de ville pour les fêtes franco-américaines de 1911. En 1917, il avait créé un comité Saint-Dié-Amérique lorsque les troupes U.S. étaient venues prendre position dans la région : le général Pershing, Robert Bacon ambassadeur des Etats-Unis et Albert Lebrun, qui avaient présidé en 1911 les fêtes franco-américaines, avaient accepté d’en faire partie.
Il se marie en 1906 avec Jeanne Lenoir, qui douée d’un beau talent de miniaturiste, sera la parfaite compagne d’un artiste. De leur union naît une fille, Simone Peccatte, qui entretient avec une vive piété filiale le souvenir de son père et de son œuvre.
Bibl. : Nicolas (Emile).– Charles Peccatte, peintre français né en Lorraine en 1870.– Saint-Dié, imprimerie Freisz, 1930, 8 p.
Ronsin (Albert).– Charles Peccatte, le peintre dans la cité, in Bulletin de la Société Philomatique Vosgienne, 1962, tome LXVI, p. 69-86.
Voir "Charles PECCATTE artiste lorrain" in "La Revue Lorraine Populaire" n° 84 octobre 1988
Bibl. : "Wikipédia.org"
"La Lorraine vue par Charles Peccatte" La Gazette de l'Hotel Drouot 20 juin 2003