Charles-Louis GRATIA
Charles-Louis GRATIA
Ville:
Gratia (Charles-Louis), peintre français né à Rambervillers (Vosges), le 9 novembre 1815, où son père s’était installé après avoir été marin sous l’Empire.
Venu tout jeune à Paris avec sa famille, il entra à l’école des Beaux-Arts. Il fut l’élève de Henri de Caisne, qui lui prédit un brillant avenir. Ces prévisions se réalisèrent. Gratia se spécialisa dans le pastel où il devint un maître incontesté. L'historien d'art Charles Blanc a écrit sur son œuvre : « Il n’a pas de rival dans son genre ; il sait lui donner la vigueur des coloris, l’harmonie, la chaleur de ton, unies à la fraîcheur et au velouté des teintes… » Il est en effet un maître et La Liseuse a provoqué bien des imitations.
Il fréquentait des noms illustres de son époque : Victor Hugo, Lamartine, Messonnier… Il fut l'ami du comédien Frédérick Lemaître. Un peu compromis par ses relations avec la monarchie de Juillet, il prit la diligence à Boulogne-sur-Mer avec sa femme et ses deux filles pour traverser la Manche. C'est en compagnie de Frédérick Lemaître que Gratia gagna Londres en 1850.
Il ne put trouver de commandes à son arrivée dans la capitale britannique, car les Anglais sont méfiants envers tout ce qui ne porte pas l'estampille nationale. Pendant les deux premières années de son séjour en Angleterre, il fut réduit à composer des crayons pour la grande fabrique de couleur Neumann.
Neumann fut touché de voir un artiste de sa valeur astreint à de pareils travaux et s'employa à le sortir de l'ornière. Il exposa dans ses grandes vitrines quelques-unes de ses œuvres et le présenta à certaines personnes qui s'y intéressèrent vivement, l'aidèrent de leurs conseils et de leurs deniers.
Son nom s'imposa grâce à sa pratique du pastel, peu utilisé en Angleterre. Il fit une brillante série de portraits dont celui de Lord Willoughby, premier chambellan de la Reine. Dans son traité sur ce genre de peinture, le peintre insiste tout particulièrement sur la qualité des crayons. Il est persuadé que l’on doit fabriquer ses couleurs soi-même, afin d’obtenir des teintes à la fois plus délicates et plus durables. Le soin avec lequel il compose ses crayons est extraordinaire. Pour Louis Gratia, la consécration fut sûrement son portrait de la reine Victoria.
Lord Willoughby aurait en effet parlé à la Reine de son ami et l'aurait incité à venir poser devant lui. La Reine accepta, mais à la condition que ce portrait ne fût pas exposé pour ne pas exciter la jalousie des peintres anglais (notamment Franz Xaver Winterhalter, le peintre officiel de la cour). Le portrait de la liseuse fut réalisé à Londres et acquis plus tard par le ministère des Beaux-Arts pour l'Élysée de Paris. Gratia en fit deux répliques dont l’une fut conservée par son fils. La liseuse est le portrait de sa seconde fille, Louise alors âgée de 19 ans.
Après 17 ans d'absence, Gratia regagne la France. Il vint habiter Lunéville (sa fille Louise mourut peu de temps après son retour). Le retour fut rempli de désillusions. Les commandes étaient plus rares, les salons commençaient à faire les yeux doux aux peintres impressionnistes, sans parler de l’essor de la photographie.
Il fut présent aux Salons de Nancy et en 1884, il présente quatre pastels dont le "Portrait de Mr. Noel" très apprécié par la critique.
Le doyen des peintres français fini sa vie à Montlignon, à deux pas de la forêt de Montmorency en compagnie de sa seconde femme. Gratia meurt sans argent le 11 août 1911, au terme d’une vie de 95 années, C'est seulement grâce à ses admirateurs qu'il évite la fosse commune ; ceux-ci érigent une stèle à son effigie.
Son oeuvre :
Il entra dans l’atelier d' Henri de Caisne, débuta au salon de 1837 en exposant trois pastels dont les portraits de Mlle Judith, actrice, et du tragédien Prosper Gothi ; puis il expose successivement Mayer Schmerb, peinture à l’huile (1840) ; Ester de Beauregard (1841) ; Mlle Elisa de Borsgoutiers, étoile des variétés ; ce dernier portrait lui fit obtenir sa première médaille. Ses portraits du comte d’Eu et de la comtesse de Solms l’ont placé au premier rang des pastellistes. On note également un portrait pastel de George Sand et un portrait à l'huile de Frédéric Chopin (1838). Gratia demeura à Londres de 1850 à 1857. Il envoya chaque année des pastels fort remarqués : Le Corsaire Turc (1861) ; Jeune Liseuse (1864) (ce pastel se trouve à la Questure de la chambre) ; Lady Norreys (1865) ; Le Naturaliste Édouard Verreaux (1866) ; Tête d’étude d’homme(1867) ; Jeune femme jouant avec une perruche (1868) ; Le Maréchal B… (1869) ; Hommes d’armes et le Général Comte de Montaigne (1874).
Gratia a encore exposé à la Société des Amis des Arts de l’Académie de Stanislas, où il remporte une médaille en 1868 et la Médaille d’Honneur en 1870. À l’exposition de 1900, il envoie un douloureux Ecco Homo, et au dernier Salon deux pastels : La jeune femme au chapeau rose et La femme au collier. Gratia est l’auteur d’un traité de la peinture au pastel (Paris 1891).
Il est par ailleurs à l'initiative de la création de l'Association des Artistes Lorrains (1892).
Bibl. : "Wikipédia.org"
Dans le numéro d l'année 1907, la "Revue Lorraine Illustrée" propose sous la plume d' Adrien RECOUVREUR, un long et parfaitement documenté article sur cet artiste vosgien.
Artlorrain.com tient à la disposition, sur demande, de ses abonnés curieux de la biographie de l'artiste une copie de ce texte.