Henry GROSJEAN
Henry GROSJEAN
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Peintre, Marie Gustave Henry Grosjean est issu d’une famille modeste résidant en Lorraine. Il est né le 2 juillet 1864 dans le village de Gondrecourt-le-Château (Meuse). Menacés par le conflit franco-prussien, ses parents fuient la Lorraine vers 1870 pour s’installer en région parisienne.
Son enfance est marquée par le décès et la maladie de ses proches. Sa mère et sa tante, Joséphine Grosjean, subviennent aux besoins du foyer en dispensant des cours de français à domicile. Henry Grosjean développe sa sensibilité aux disciplines artistiques : la littérature, la musique, notamment la flûte et le piano, la peinture.
En 1902, il se marie avec Cécile Chochod, originaire de Coligny, petite-fille du peintre verrier Claudius Lavergne et arrière-petite-fille du peintre lyonnais Martin Lavergne. L’implantation à Coligny est décisive pour la production artistique de Grosjean.
Durant la Première Guerre mondiale, Henry Grosjean échappe au front du fait de sa situation de père de famille de quatre enfants. Il est sollicité par l’État pour participer à la réalisation de l’œuvre collective intitulée le « Panthéon de la guerre ». Le couple Grosjean s’installe définitivement à Coligny à partir de l’automne 1939,
Henry maintient son activité artistique entre 1940 et 1945. Sa santé commence à décliner à partir de 1942 et se détériore suite au décès de sa femme Cécile trois ans plus tard. L’artiste en est profondément affecté et s’affaiblit physiquement. Henry Grosjean meurt le 19 novembre 1948, à l’âge de 84 ans. Il est inhumé à Coligny.
D’après les sources actuellement disponibles, Henry Grosjean est inscrit à l’École des beaux-arts de Paris de 1885 à 1892 et fréquente vraisemblablement l’académie Julian entre 1889 et 1894. Il bénéficie de l’enseignement de quatre grands maîtres de la peinture académique, Gustave Boulanger, Jules Lefebvre, Tony Robert-Fleury et peut-être Jean-Joseph Benjamin-Constant, grâce auxquels il acquiert une grande maîtrise technique du dessin qu’il met au service de la peinture de paysage. À l’instar des impressionnistes qui l’ont précédé et dans la lignée des peintres de l’École lyonnaise, Henry Grosjean peint sur le motif. Il part à la découverte des paysages avec son habit de velours, son béret, ses chaussures de marche et son matériel porté par sa mule dénommée Pandore. Oeuvrant en pleine nature, il croque les points de vue qui l’intéressent. Sur place ou en atelier, il réalise les paysages définitifs en utilisant différentes techniques : pastel parfois rehaussé de gouache, gouache ou huile sur toile. En tant que paysagiste, il s’attache à la représentation de la lumière en fonction des saisons ou du temps ; il développe ainsi sa virtuosité de coloriste.
Ses ciels, en particulier, suscitent l’admiration. René Bazin s’enthousiasme pour ses « ciels d’une légèreté incomparable. Je ne connais point de ciels mouillés qui vaillent les siens. » Ses choix de composition des oeuvres sont aussi loués par ses contemporains. À Paris, il représente les inondations de 1910, les ponts et les péniches qui transportent les produits industriels comme le fit Sisley. Sa sensibilité aux techniques modernes et notamment la photographie, apparaît à travers son travail. Dès 1894, il participe au prestigieux Salon des artistes français et obtient de nombreuses récompenses. En 1911, il est élevé au rang de Chevalier de la Légion d’honneur. C’est en 1938 qu’il reçoit des mains du président de la République la Médaille d’honneur pour son œuvre Étangs sur les haut-plateaux (Jura), récompense la plus convoitée du Salon des artistes français. Henry Grosjean a aussi participé à plusieurs salons de province.
Dans son numéro 1 de 1938, la revue du "Pays lorrain" consacrait un long article sous la plume de Gaston Varenne ayant pour titre "L'exposition Henry Grosjean à la Galerie Thiébault"
Ce site est l'expression d'une exposition concernant l'artiste se déroulant à St.-Cyr-sur-Menthon dans l'Ain du 28 avril 2012 au 15 novembre 2013.
Les curieux sur l'artiste pourront se référer à l'étude faite dans le "Pays Lorrain" de 1938 par G. Varenne pp. 22 à 26 ou à celle déjà faite par cet historien dans la "Revue Lorraine Illustrée" (juin-septembre 1930) pp. 129 à 136.