Exceptionnel et important carnet de dessins et de croquis

Exceptionnel et important carnet de dessins et de croquis - Dessins au crayon noir, signés

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Technique:

Lot n° 1
relié de toile verte, avec étiquette de Alphonse Giroux, rue du Faubourg Saint Honoré n°7 à Paris.
Il contient :
-37 dessins préparatoires au crayon noir dont certains aquarellés, plus ou moins aboutis,
et 16 petites esquisses au crayon noir.
La majorité sont annotés, cinq sont signés et trois monogrammés.
On y joint :
-Un catalogue du cabinet de M. Augustin, peintre de miniatures. Par Ch. Paillet du Musée Royale Paris. Imp. Delauchy 1839.
-Une liste de dessins concernant le carnet. Trois pages dactylographiées.
-8 pages manuscrites au crayon reprenant le nom des portraits réalisés par Augustin, vraisemblablement pages écrites de sa main, dont une sur une lettre de l’encadreur Giroux enrichie d’un fin dessin d’Augustin à la plume représentant une femme nue allongée.
B.E.
Provenance :
Collection John Pierpont Morgan puis collection Mitchell Samuels le 30 novembre 1988.
Historique :
Le carnet est un document exceptionnel sur le travail de l’artiste (concentré sur les uniformes et les corps, les visages sont rarement esquissés) et l’identification des sujets d’Augustin.
Certains sont identifiés M de Ferrir, Espagnol, L’Espérance, Le Duc de Berry, Mme Rhyncre, Le Comte Thibault de Montmorency, Mme Rapp, le Maréchal Victor en pied, la bouche de la Maréchale Suchet un prince russe avec étude
des ses décorations aquarellées, Mme Patle de Calcuta, Lady Stanley.
Une très belle étude de la Princesse Galitzine et de sa fille est partiellement rehaussée à l’encre.
Certains reprenant de composition de Gérard comme le Général Auguste de Colbert-Chabannais ou Madame Récamier.
Certains avec annotation de l’artiste « la tête est grosse pour le corps », « Fait à l’opéra pendant que la danseuse faisait une pirouette ».
Pour la liste des portraits, relevons quelques noms :
- Jacob, ébeniste.
- La Princesse Galitzine.
- Sicard.
Il s’agirait de la liste des portraits réalisés avant le mariage d’Augustin, soit avant le juillet 1800.
Biographie :
Fils d’un maître vitrier, le jeune Augustin marque dès l’enfance des aptitudes pour le dessin. Remarqué par l’intendant de l’évêque de Saint-Dié, Chalot de Saint-Mart, il part probablement étudier à Nancy auprès de JeanBaptiste Claudot et peut-être de Jean Girardet.
En 1780, après un séjour à Dijon chez son frère aîné Georges Nicolas Toussaint, appelé Augustin Dubourg, il s’installe à Paris. Il travaille d’abord chez Gatien Philippon puis parvient à se créer une importante clientèle dans le genre en vogue : le portrait en miniature. Le rendu des physionomies et caractère lisse de ses portraits, sur lesquels on ne distingue nullement les traits de pinceau, en font un des meilleurs spécialistes du genre. Il est aussi un maître dont l’enseignement est recherché. Il eut, entre autres, parmi ses élèves Lizinska de Mirbel, Alexandre de Latour et Fanny Charrin ainsi que Barbe Edmée Chardon, née de Vernisy (1761-1832), mère de la future Madame Ancelot.
Débutant au Salon de 1791, il peint aussi bien les nobles que les bourgeois ou les révolutionnaires. L’artiste fait fortune et épouse, le 8 juillet 1800, une de ses élèves, Pauline Ducruet, de 22 ans sa cadette, qui réalisera également
des œuvres dans le style de son mari, dont un portrait d’Hortense de Beauharnais.
En 1806, Jacques Augustin est récompensé d’une médaille d’or et d’une somme de 250 francs. Sa reconnaissance survit aux changements de régimes puisqu’il devient en 1814 peintre ordinaire du cabinet du roi.Décoré de la Légion d’honneur en 1821, il se voit cependant supplanté auprès du roi par son ancienne élève, Lizinska de Mirbel. Atteint de la goutte, soigné par son épouse, il succombe dans sa 73e année, à la deuxième pandémie de choléra. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (58e division)
De nombreuses œuvres furent rachetées par sa veuve lorsqu’elles furent vendues aux enchères en 1839, soit sept ans après sa mort. À la mort de cette dernière en 1865, elles devinrent la propriété de la famille Cornut de la Fontaine de Coincy, qui en vendit un certain nombre au collectionneur
américain John Pierpont Morgan (notre carnet provient de ce collectionneur), quarante ans plus tard.
Bibliographie :
Sur la vie et l’œuvre d’Augustin on consultera :
Bernd PAPPE, « Jean-Baptiste Jacques Augustin 1759-1832 - Une nouvelle excellence dans l’art du portrait en miniature », Scripta Edizioni, 2015.
On retrouve certains portraits dont des esquisses dans notre carnet notamment le Duc de Berry et d’autres croquis préparatoires (conservés au Louvre) de la Princesse Galitzine et de ses filles.