Grand miroir de table

Grand miroir de table - Bois de Sainte Lucie

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Technique:

Lot n° 33     -  Atelier de .....
H.. 70 cm, L. 54,5 cm
Exécuté en bois dit de «Sainte Lucie», ce miroir de table adopte une forme caractéristique des premières années du XVIIIe siècle pour ce type d'objet. Cintré en partie supérieure, il s'échancre sur les côtés et reprend une forme droite à la base.
Le pourtour est entièrement sculpté d'un fin décor de rinceaux et de feuillages, entrecoupés de volatiles et d'une corbeille de fruits. A l'arrière, un cavalier permet de le disposer sur une table.
Figurant dans la prestigieuse collection Georges Bac, dédiée aux miroirs et cadres en bois sculpté, un cadre dit «à Christ» reprend des motifs de rinceaux et de feuillages d'un traitement similaire à notre oeuvre (fig. 1).
Deux grands échassiers apparaissent au sommet, proches de ceux sculptés sur les côtés de notre oeuvre.
Ce cadre, décrit comme étant en cerisier, est présenté comme issu de l'atelier de César Bagard (1620-1709) à Nancy. Le bois utilisé dans cet exemple et dans notre oeuvre, tirant fortement sur le rouge, est appelé également appelé «bois de Sainte Lucie», issu d'une forêt proche du couvent des Minimes de Sainte-
Lucie-du-Mont près de Nancy. Ce matériau, à la fois tendre et d'une couleur si particulière, proche du merisier ou du cerisier, intéressa les artistes lorrains dès la seconde moitié du XVIIe siècle. C'est César
Bagard mais aussi Nicolas-François Foulon (1628- 1698), actifs à Nancy, qui mirent au goût du jour la sculpture de ce bois en réalisant dans leurs ateliers de très délicats objets comme des boîtes, des flambeaux, des râpes à tabac ou encore des sculptures religieuses.
Ils tentèrent alors de reproduire en bois les nombreux objets d'orfèvrerie qui furent fondus pour financer les guerres de Louis XIV. La célébrité de l'atelier de Bagard fit d'ailleurs surnommer ce bois si caractéristique « bois de Bagard». Citons un coffret et un bougeoir en bois de cerisier conservés au Victoria and Albert Museum réalisés vers 1700-1720 reprenant le même type de décor et de traitement des motifs que notre oeuvre (fig. 2 et 3). Notons qu'il existe très peu de pièces signées et qu'une attribution certaine à tel ou tel atelier est peu aisée.