Pierre-Dié MALLET
Pierre-Dié MALLET
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Peintre, sculpteur et imagier, il est né à Ramberviller en 1895, il décède à Nancy en 1976. Après des études à l’Ecole supérieure de Gérardmer où déjà un tempérament original le distingue de ses camarades, il devient à Nancy l’élève de Victor Prouvé. Il éprouve vers sa 18ème année une propension spéciale pour le mysticisme et les problèmes de la foi. Dès lors une grande partie de son œuvre prend un caractère essentiellement religieux, voire hagiographique. Il se fait le spécialiste de la décoration des églises et de la représentation des saints régionaux. Il adopte « un style volontairement objectif, quelquefois passéiste qui le place aux antipodes des tendances de ses contemporains ». Il peint avec une minutie scrupuleuse, avec le souci du détail démultiplié jusqu’à en devenir foisonnant. Sa grande érudition historique lui permet d’enrichir ses thèmes de multiples précisions anecdotiques. Bien qu’ayant reçu une solide formation artistique, il évolue à contre courant au point d’atteindre une sorte de puérilité qui fait de lui, d’une certaine manière, un peintre naïf. Doté d’une forte personnalité, « il ne se souciait guère de ses détracteurs poursuivant le but qu’il s’était fixé » : maintenir un certaine forme de tradition qui lui a permis de s’inscrire dans la lignée des « imagiers populaires ».
Les œuvres de Pierre-Dié Mallet sont répandues dans toute la Lorraine dans de nombreuses églises (dans la mesure où le grand « coup de balai » novateur post-conciliaire ne les a pas fait disparaître). Pour la maison mère des Sœurs de la Providence de Portieux, il peint le portrait du fondateur, J.-M. Moyë. Pour l’église de Clézentaine, il réalise une peinture murale représentant saint Déodat, évêque de Nevers, présentant la paroisse à saint Martin. Pour celle de Romont, il peint à nouveau saint Déodat entre Willigod, fondateur présumé du prieuré, et Martin. La basilique sainte Jeanne d’Arc au Bois Chenu à Domrémy abrite, dans l’abside, des fresques réalisées d’après ses cartons. En 1926 il dessine le motif d’un vitrail aux armes de Lorraine pour l’église de Châtenois. A la demande du préfet du Haut-Rhin, il fait un grand paysage de la pittoresque église des mineurs d’Echery (1971).
La quantité d’images pieuses qu’il a dessinées est prodigieuse : Notre-Dame du Trésor à Remiremont (1922), saint Del vénéré à Raon-aux-Bois (1948), Notre Dame de Valrose (1925), saint Goery, saint Romaric, sainte Claire… Pour l’éditeur strasbourgeois Le Roux, il donne en 1928 une série de 12 images historiques sur les saints d’Alsace, accompagnée d’une notice explicative de 4 pages qui lui vaut une critique fort élogieuse dans la Revue d’Alsace. Il exerce son art dans de nombreux domaines : l’enluminure, les portraits pour lesquels il reçoit les commandes de beaucoup de particuliers, la sculpture (on lui doit une statue du Christ-Roi pour la basilique de Domrémy) et enfin l’héraldisme. C’est lui qui invente les blasons d’un certain nombre de localités : Domrémy, Cornimont, Rambervillers, Le Tholy… Plus ou moins rejeté des manifestations artistiques officielles, il organise lui-même ses expositions à Rambervillers (1957), Epinal (1959), Volmunster (1965), Remiremont (1967)… A la fin de son existence, il participe, avec Jean-Marie Cuny à la fondation de la Revue lorraine populaire dont il dessine le frontispice et pour laquelle il rédige plusieurs articles illustrés de ses œuvres.
Bibl. : Articles nécrologiques dans La Liberté de l’Est (8-12-1976) et de Jean-Marie Cuny, in Revue Lorraine populaire, n° 14, février 1977, p. 42.