Bataille des Amazones.

Lot n° 6
815 x 310 mm.
Robert-Dumesnil 98 ; Bartsch 98 ; Bianchi 106.
Très belle épreuve sur vergé, en deux feuilles raboutées (filigrane : pèlerin tenant un bâton dans un cercle – proche Woodward 22, daté env. 1561), du 2e état (sur 5), le mot « Lothoringus » corrigé en « Lotharingus », mais avant l’adresse de l’éditeur Orlandi et la date 1602.
Rousseurs claires éparses.
Menus accidents, petites taches oxydées et trous de vers aux bords. La jonction des deux feuilles renforcée au verso. Trace d’adhésif oxydée au verso. Marges étroites (2 à 4 mm).

Pour cette gravure, Nicolas Béatrizet, graveur et orfèvre lorrain actif à Rome et en France, s’inspire d’un bas-relief vu sur un sarcophage romain du Capitole, aujourd’hui conservé au Vatican, mais aussi des récits d’auteurs comme Strabon ou Diodore de Sicile. La bataille des Amazones est un thème récurrent dans l’art de la Renaissance, symbolisant le conflit entre les civilisations, les sexes masculin et féminin, ou encore la virtù (la force, le courage). Cette scène dynamique, organisée en frise, pleine de mouvements et de contorsions, avec des groupes de combattants enchevêtrés, est typique de l’esthétique maniériste de la Renaissance. La lettre gravée explique que Béatrizet est à la fois l’auteur et l’éditeur de cette gravure, publiée à ses propres frais : « Eamque aeneis formis incidit atque in edibus suis suaque impensa Nicolaus Beatricius Lotharingus in lucem ad communem omnium qui rebus antiquis oblectantur utilitatem emisit K. Ian ∞DLIX » (« Nicolas Béatrizet, Lorrain, a gravé ce sujet sur deux plaques de cuivre, à ses propres frais et grâce à son propre trésor, afin de le faire connaître au public pour le bien commun de tous ceux qui se délectent des choses anciennes, le jour des Calendes de janvier 1559 »).