Pierre-Georges JEANNIOT
Pierre-Georges JEANNIOT
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Le peintre et graveur Pierre-Georges JEANNIOT est né en Suisse en 1848. Son éducation artistique a commencé avec son père, Pierre Alexandre Jeanniot (1826-1892), longtemps directeur de l'École des beaux-arts de Dijon. Pourtant, Pierre Georges Jeanniot entame tout d'abord une carrière militaire, en tant qu'officier d'infanterie(1866-1881), sans jamais cesser de dessiner. Il expose pour la première fois en 1872 au Salon de Paris où il présente une aquarelle sous le titre "Intérieur de forêt". Ainsi, chaque année, il y présente des œuvres avec des vues de Toul, Paris, Troyes, des bords de Seine et quelques portraits.
En 1881, alors que l'armée lui propose le grade de commandant, il démissionne pour se consacrer exclusivement à la peinture. Les œuvres de cette époque représentent des scènes de la vie militaire qui lui permettent de se forger une réputation. Jeanniot s'établit de manière permanente à Paris en 1882 et obtient sa première récompense l'année suivante (médaille de troisième classe au Salon de Paris) avec sa toile les Flanqueurs (1883, anciennement au musée du Luxembourg). En 1886, la Ligne de feu, souvenirs de la bataille de Rezonville (musée de Pau) assure sa notoriété.
Il est très présent dans les Salons nancéiens, en particulier en 1884 où il présente avec succès "Les haleurs à Deauville"
À Paris, il se lie d'amitié et laisse de précieux souvenirs sur Édouard Manet, Pierre Puvis de Chavannes, Emile Friant, Jean-Louis Forain, Paul Helleu, mais surtout avec Edgar Degas qu'il vénérait comme un maître et avec qui il partagera beaucoup de temps dans sa maison familiale de Diénay (Côte d'Or).
En qualité de dessinateur, il a été un des collaborateurs assidus de la première heure de la revue La Vie moderne (qui affichait les signatures de Théodore de Banville, Alphonse Daudet, Giuseppe De Nittis, et Jeanniot) et contribua à la revue La Lutte moderne, à L'Assiette au beurre et au Courrier français.
Sa fille Marcelle, comédienne à l'Odéon, ayant épousé Charles Dullin en 1920, Jeanniot va également participer aux débuts de la jeune troupe de L'Atelier, exécutant des dessins sur le vif en répétition et des essais de costume, qui sont de véritables outils de travail et de mémorisation pour le metteur en scène.
Le Dîner à l'hôtel Ritz, Paris (1904).
Réservistes de 1870, hôtel des Invalides, Paris.
Le dessin fut toujours sa passion et sa force. Son trait vivant, expressif et animé excellait à rendre avec humour les scènes pittoresques de la vie de ses contemporains. Pendant les trois décennies suivantes, il illustre un grand nombre de livres et manuscrits, y compris Le Voyage de Paris à Saint-Cloud, Germaine Lacerteux, Tartarin de Tarascon, Adolphe de Benjamin Constant, Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, Le Misanthrope de Molière et Contes Choisis de Maupassant, Le Calvaire d'Octave Mirbeau (1901), Les Paysans d'Honoré de Balzac, (1911), Candide de Voltaire et de nombreuses autres œuvres littéraires.
Plus tard, il devient directeur du Journal amusant en même temps qu'il collabore au Rire et à L'Écho de Paris. Comme graveur, Jeanniot s'est spécialisé dans l'eau-forte parisienne, aux côtés d'artistes tels que Paul Helleu, Henry Somm ou Norbert Gœneutte. Chroniqueur de scènes de vie parisienne, il montra une France ironique où les marionnettes du snobisme sont saisies d'un trait cursif, aigu, dans une enveloppe de tons rares. Son talent de graveur l'apparente parfois à Toulouse-Lautrec ou Mary Cassatt.
Parallèlement à l'eau-forte, Jeanniot employa la technique xylographique qui, par de violents découpages, permet aux surfaces largement encrées de s'opposer sans transition aux sources claires.
En 1895, Degas acquiert le Conseil de Révision sans que l'on sache s'il s'agit d'un hommage à l'art de Jeanniot ou d'une délicate attention à l'égard d'un homme qui a beaucoup reçu à sa table.
Ami d'Emile Friant, il a exposé de nombreuses fois au Salon de Nancy au point où à cette époque il était considéré comme artiste lorrain (cf. La Lorraine artiste de 1898)
Le gouvernement français le nomme chevalier de la Légion d'honneur en 1906, puis Officier par décret du 9 août 1929.
Son œuvre porte dans son ensemble la marque d'une grande probité, d'une originalité, d'un sentiment soutenu et d'une rare virtuosité d'exécution. Ainsi, en 1924, L. Leipnik écrit : « Pierre-Georges Jeanniot représente les types parisiens à la lumière d'une imagination fantastique. Les plats soigneusement imprimés rapportent aux preuves harmonieuses délicieusement expressives des types cette gamme du ralenti à la mode aux pauvres pittoresques. Jeanniot observe ses sujets au polo ou sur la plage d'un bord de la mer, dans un restaurant ou dans Bois de Boulogne ; et il dépeint sans moins de sympathie l'ouvrier sur son chemin à l'usine ou se reposer en dehors d'un petit café appréciant une boisson et une discussion politique animée. Le Polo, saisons de plage et de Marchande de quatre sont typiques de l'observation vive de Jeanniot et de son modèle, dans lequel une imagination parfois fantastique est équilibrée par un sens de la proportion sensible. » .
Bibl. : "Wikipédia"