Jacques BELLANGE (de)
Jacques BELLANGE (de)
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Il fut peintre et graveur, né dans le Bassigny vers 1575 et mort à Nancy en 1616. On ignore tout de la jeunesse et de la formation de Jacques de Bellange durant le dernier tiers du XVIe siècle. Selon Gaillemin, l'absence de renseignements sur sa famille (Bellange est le nom d'un village lorrain) et les faveurs qui lui accorda la Cour ducale pourraient indiquer qu'il s'agissait du fils illégitime d'un personnage important. En 1602, il fut appelé au palais Ducal de Nancy pour y réaliser le décor du cabinet de Catherine de Bourbon, belle-fille du duc Charles III de Lorraine. C'est à la suite de cette réalisation représentant des scènes de l'histoire romaine que Bellange fut engagé comme peintre de la Cour et qu'il reçut plusieurs commandes de portraits et de tableaux religieux. En 1606, on lui confia la restauration des peintures de la galerie des cerfs du palais. La même année, à l'occasion des festivités accompagnant l'entrée solennelle de la nouvelle duchesse de Bar, seconde épouse du prince héritier, Marguerite de Gonzague, il participa à la création d'un char et d'un arc de triomphe.
Deux ans plus tard, Charles III étant décédé, il fut envoyé en France, officiellement pour des motifs artistiques, mais aussi probablement pour une mission diplomatique secrète. Le roi Henri IV de France souhaitant marier son fils, le futur Louis XIII à Nicole de Lorraine, fille et héritière du duc Henri II qui venait de naître.
La même année (1608), le duc Henri II de Lorraine lui renouvela sa confiance en lui commandant le décor de la "salle neuve" du palais, décor constitué de scènes des Métamorphoses d'Ovide et de "moresques". Marié à Claude Bergeron, une fille d'apothicaire richement dotée âgée de dix-sept ans, il fut anobli à la fin de sa vie (avec les titres de chevalier et, dès 1612, de "gentilhomme suivant son Altesse") et exempté des impôts de bourgeois.
Il fut le maître de Claude Deruet et de Thierry Bellange.
Il aurait été un proche du chanoine Melchior de la Vallée, qui avait baptisé la princesse Nicole. Les sujets traités par Bellange dans ses gravures sont essentiellement d'inspiration religieuse. On possède cependant quelques gravures profanes, et il est curieux de comparer le Vielleur gravé par Bellange au même sujet traité par Georges de La Tour (musée de Nantes) : c'est le même esprit cruel qui souligne les difformités et les aspects monstrueux d'un corps d'infirme, mais avec, chez Bellange, une élégance aristocratique dans la ligne ; il en résulte une dissonance entre la matière et le ton qui relève proprement du burlesque, envers de la préciosité. Cette préciosité, elle éclate dans une œuvre commeLes Trois Marie au Sépulcre : effets de perspective télescopique, allongement invraisemblable des silhouettes, contre-jours savamment ménagés. Le maniérisme, qui à cette date est déjà largement hors de mode en Italie, trouve ici l'une de ses expressions les plus extrêmes, comparable seulement aux productions d'un Goltzius ou d'un Spranger.
Son fils Henri Bellange (Nancy 1613-Paris 1672/1680) fut aussi artiste.
Bibl. : "Wikipédia.org"
"Bibliothèque lorraine ou Histoire des hommes illustres qui ont fleuri en Lorraine......." R.P. Dom Calmet Abbé de Senones Nancy 1751
"Manuel de l'amateur d'estampes" Charles LE BLANC Paris 1854
"Quelques notes sur des peintres lorrains des XVe, XVIe et XVIIe siècles" H. LEPAGE 1853
Cité dans : Albert JACQUOT "Essai de répertoire des artistes lorrains, peintres, peintres verriers, faïenciers, émailleurs" Paris 1900
Dans son numéro de 1935, le "Pays Lorrain", sous la plume de F.G. Pariset a publié un long texte sur l'artiste. pp. 289 à 296. Bellange sortait de l'oubli.
On pourra découvrir dans l'ouvrage de Félix VAZEMMES " Graveurs et illustrateurs de Lorraine" Nancy 1986 une longue et parfaitement documentée étude sur l'artiste.