Maxime NOIRÉ
Maxime NOIRÉ
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Peintre de paysages et portraitiste, Noiré naquit en Moselle, dans la petite ville lorraine de Guinglange où son père était « décorateur d'églises », ce qui pourrait expliquer son goût pour l'art pictural. Adolescent de santé délicate, il arriva à Alger à l'âge de 21 ans, s'épanouit sous le soleil africain et s'y fixa définitivement.
Sans formation académique, simple employé de la maison Baubil pour la décoration de bâtiments, il développa son talent de peintre autodidacte à l'école de la nature, par un travail acharné sur le motif.
Il s'attacha à sa terre d'adoption avec toute la force d'un tempérament devenu des plus vigoureux, pour se convertir en quelques années en paysagiste renommé, donnant libre cours à son amour de l'Algérie pour la magnifier dans d'innombrables tableaux et lui élever, selon les termes de l'écrivain Edmond Gojon, « un monument durable ».
« Qui, dans l'Afrique du Nord ne connaît Noiré, l'auteur de tant et tant de tableaux appréciés. Qui n'a pas son Noiré, son petit ou son grand Noiré ? » écrivait en substance le critique Raymond Colrat, une vingtaine d'années après l'installation du peintre à Alger. « C'est de l'impressionnisme, mais du vrai; c'est la traduction fidèle des impressions ressenties non seulement par les yeux mais par l'âme. Noiré aime la nature, il a saisi quelle affinité il y avait entre elle et nous ».
Les œuvres de Maxime Noiré parlent en effet profondément à ceux qui ont vécu dans les décors grandioses qu'elles représentent: il faut les avoir connus et aimés pour apprécier ces toiles sans concession à tout autre sujet qu'à la nature.
Il fut quasiment « l'inventeur » du paysage algérien moderne, celui qui utilisa des formats panoramiques pour révéler la grandeur du décor et placer le spectateur « dans » le tableau, bien qu'il soit difficile de déterminer qui, de lui ou d'Eugène Deshayes, son exact contemporain formé à l'école des Beaux-Arts de Paris après celle d'Alger, a le premier composé ces toiles tout en longueur qui déroulent les fabuleux horizons des côtes, des montagnes et du Sud algérien. Ce qui est certain, c'est que l'un et l'autre se sont voués à la représentation d'un pays sillonné par eux avec passion, et que là où Deshayes introduisait quelques personnages pour animer son tableau, Noiré n'a voulu retenir que la seule nature, dans sa splendeur inviolée. Rares sont ses œuvres connues intégrant des individus bien caractérisés : parfois un tableau de femme arabe sur sa terrasse, des hommes sur le port d'Alger, des passants sur une plage, un campement nomade isolé, peu de vie humaine, en somme, chez cet esthète du paysage.
Ceci explique sans doute que Noiré ne figure pas de nos jours au nombre des artistes qui créent l'événement dans les ventes aux enchères, de ceux que les amateurs d'orientalisme ou les spéculateurs s'arrachent, comme un Étienne Dinet dont les scènes de Bou-Saâda, intensément vivantes et colorées, monopolisent les suffrages d'amateurs richissimes et internationaux.
Bibl. : "http://www.cerclealgerianiste.asso.fr"
http://alger-roi.fr/Alger/arts/textes/38_noire_maxime_algerianiste_123.htm