Léopold POIRÉ
Léopold POIRÉ
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Né à Metz le 23 juin 1879 et mort à Nancy le 18 juin 1917. C'était un photographe peintre et graveur. Un peu avant sa vingtième année, il travaille comme apprenti chez Jean-Louis Graffe à Metz.
Le jeune Léopold vénère profondément la cité historique messine, mais il supporte mal la pesanteur de l'annexion et notamment les scènes humiliantes des relèves de la garde prussienne ou les corvées de quartier que subissent les enrôlés de force ou de plein gré. Alors, il quitte sa ville, dont il gardera toujours la nostalgie, les défilés et imposantes prises d'armes des régiments prussiens et s'installe à Nancy en 1901.
Dans cette ville, il eut pour maîtres Thiriot, Culmann et Victor Prouvé. Il figura au Salon annuel de Nancy de 1899 à 1913 avec des Vues de Nancy et de Lorraine ainsi que des portraits.
Il entre au service de la maison d'optique BELLIENI. Henri BELLIENI, héritier d'une entreprise commercialisant toutes sortes d'instruments de précision, fondée à Metz et repliée à Nancy en 1871. Ce dernier développe son activité en direction de la photographie qui est en pleine expansion. Certes Léopold Poiré n'était qu'un employé parmi d'autres, mais ses archives personnelles permettent d'authentifier ses oeuvres et ses clichés originaux.
Il obtint deux médailles à l'Exposition du Parc Sainte-Marie à Nancy en 1909, au titre de collaborateur de la maison BELLIENI. En 1911, il est nommé Officier d'Académie ; en 1912 Victor BERGER édite son recueil de gravures "Nancy Artistique et Pittoresque". En 1913, son buste exécuté par Auguste VALLIN-HEKKING, est présenté à la Société Nationale des Beaux-Arts.
La déclaration de la première guerre mondiale le laisse désemparé, considéré comme déserteur de l'armée prussienne, il ne peut intégrer l'armée française, malgré son patriotisme, à moins d'un engagement dans la légion étrangère.
Finalement, Léopold POIRÉ décide d'être "un témoin privilégié de la Grande Guerre : de Gerbéviller à Verdun, de la Champagne à la Somme, jusqu'aux Vosges, il va sublimer son talent au service de ces hommes égarés dans la tourmente", jusqu'à sa mort prématurée à l'hôpital de Nancy, le 18 juin 1917 à l'âge de 38 ans seulement.
Bibl. : Harcos "Peintres et graveurs lorrains"