Jani Jacobi Boissardi Vesuntini Emblematum liber
Lot n° 160
Emblemes latins de J. J. Boissard, avec l'interpretation françoise du J. Pierre Joly Messin. Metz, Jean Aubry et Abraham Fabert, sd [1588].
Petit in-4 (170 x 130 mm) de 93 pp.,
1 feuillet gravé avec le portrait de l'auteur en médaillon, [1] f. de privilège. 43 belles gravures sur cuivre à mi-page dont un portrait de l'auteur (en plus du portrait tiré sur une feuille à part) et 42 emblêmes. En regard de chaque gravure se trouve une page de sonnet mis en français par Pierre Joly, et sous chacune d'entre elles un quatrain en latin (dont 4 sont sur papier contrecollé). Veau blond, dos à nerfs orné, p. de titre en mar. brun, triple filet doré encadrant les plats, coupes filetées, dentelle intérieure, tr. dorées (Smeers). Reliure passée, épidermures en bas du premier plat, rongés sur les chasses inférieures. Ex-libris Victor Quénescourt. Rare et beau livre d'emblêmes édité par Abraham Fabert, directeur de l'imprimerie ducale de Nancy, qui publia la plupart des ouvrages de Jean-Jacques Boissard. Seconde édition du premier des deux livres d'emblèmes de l'antiquaire, dessinateur, graveur et poète néolatin franc-comtois Jean-Jacques Boissard (1528-1602), l'un des rares auteurs de livres d'emblèmes à être à la fois responsable du texte et des illustrations. La première édition, entièrement gravée à la différence de celle-ci, parut sous le titre ""Emblemata cum tetrastichis latinis"" à Metz chez Jean Aubry en 1584. Instruit très jeune par son oncle l'helléniste Hugues Babet, Boissard entreprit avec lui un voyage en Allemagne. Il le quitta à Louvain pour s'installer à Metz d'où il partit pour de nombreux voyages à travers l’Europe (Italie, Grèce...) jusqu'à la Syrie à la recherche de sites antiques, qu'il dessine et reproduit dans des ouvrages. Au sein de la Lorraine ultra-catholique, Metz était à cette époque un refuge pour les protestants français, et les emblèmes de Boissard reflètent parfois sa foi réformée. À la même époque, il avait beaucoup voyagé, passant de nombreuses années à Rome, Padoue, d'autres villes italiennes et même en Grèce, ainsi que des voyages en Allemagne et dans les Pays-Bas. Il peut être considéré comme un véritable humaniste ayant des contacts dans les cours et parmi les savants d'Europe. Pierre Joly (Petrus Lepidus), qui a fourni le sonnet français, était, comme Boissard, originaire de Metz. Avocat et protestant, il sera plus tard envoyé plaider la cause de la foi réformée auprès d'Henri IV. Les images gravées sont parmi les plus complexes et les plus difficiles à interpréter de tous les livres d'emblèmes. La version française de Pierre Joly, considérablement plus étendue que la version latine, peut dans de nombreux cas représenter la propre lecture de l'emblème par Boissard. Dans son introduction, Pierre Joly invite le lecteur à se confronter d'abord avec l'image, puis avec le quatrain latin, pour terminer avec le sonnet français. Chaque emblème dans cette édition de 1588 a un dédicataire individuel, dont plusieurs amis de Boissard morts de la peste à Padoue. De nombreux emblèmes contiennent des citations du grec, la plupart tirées des Sententiae de Ménandre. (cf. article de Alison Adams sur cette édition sur le site French Emblems at Glasgow).
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- BOISSARD Jean-Jacques