Jean-Jacques BOISSARD
Jean-Jacques BOISSARD
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Graveur à l'eau forte, Jean-Jacques BOISSARD n'est pas lorrain de naissance puisqu'il est né à Besançon en 1528.
Il fut élevé par son oncle Hugues Babet, ami d'Erasme, qu'il suivit dès l'âge de neuf ans dans ses déplacements. Il étudia successivement aux universités d'Heidelberg, de Cologne, de Louvain, de Wittenberg, de Leipzig, de Nuremberg et d'Ingolstadt. Ses maîtres comptent parmi les plus célèbres d'Allemagne : Winsheim, Melanchton, Camerarius, Amerbach, Apian. A Wittenberg, où il est arrivé dix-huit mois après la mort de Luther, il est gagné aux idées nouvelles.
En 1555, il abandonne ses études livresques et il voyage pour former son esprit. Par l'Autriche, il gagne l'Italie, où il visite Venise, Padoue, Bologne, la Toscane, le Latium et la Campanie ; il arrive enfin à Rome, qui le fascine et où il décide de rester. Il parcourt les musées et les collections particulières, édite un Guide à l'usage des étrangers qui disposent de quatre jours pour visiter la Ville Eternelle et dessine toutes les antiquités qui lui tombent sous la main. Il devient l'ami du cardinal Caraffa, neveu de Paul V, et grâce à ses libéralités, il peut voyager en Apulie, en Lucanie, en Calabre, en Grèce et en Sicile. Il revient à Rome en août 1559 pour apprendre que son bienfaiteur, ambitieux et intrigant, a été exilé. Inquiet et sans moyens, Boissard quitte Rome. Il fait bien, d'ailleurs, car son protecteur sera pendu dix-huit mois plus tard. Il songe à ses vieux parents, qu'il n'a pas vus depuis un quart de siècle. A peine rentré en Franche-Comté, il est soupçonné d'hérésie, non sans raison. Il se confie alors à son ami, le baron de Rye, qui lui accorde toutes facilités pour gagner Metz, ville nouvellement rattachée à la France et fort accueillante aux réformés.
A Metz, il prend contact avec Antoine de Vienne, sieur de Clervant, chef du parti protestant, quelques semaines avant que celui-ci soit contraint de s'exiler en suite d'une ordonnance de François I e r . Il lui confie l'éducation de son fils François, et ce sera quinze nouvelles années de courses errantes à travers la France, les Flandres, l'Allemagne et l'Italie. Revinrent-ils à Metz pendant ce temps ? Sans doute au moins une fois, puisque Boissard fut parrain de Julie Aubry le 9 juin 1566 .
Il leur faudra attendre 1576 et la paix de Beaulieu pour revenir à Metz. Boissard retrouve le baron de Clervant, qui lui confie l'éducation de Gédéon, son second fils. Durant sept années, il le conduira sur les traces de son aîné à travers l'Europe. Bientôt, l'âge et la fatigue ne lui permettent plus de continuer ses fonctions et, en 1583, il s'installe définitivement à Metz, où le baron de Clervant lui sert une pension. Il habitera, quatre ans plus tard, chez son beau-père, en haut de Fournirue, à l'emplacement de la maison Belliéni, à l'angle de l'hôtel de ville et à quelques pas de Saint-Gorgon. Il achètera aussi, plus tard, en haut de PorteMozelle, une autre maison qui figurera dans la part d'héritage de sa fille Marie.
Jean-Jacques Boissard mourut et fut enterré le 4 octobre 1602, au cimetière réformé.
Nous le considèrerons donc un peu comme lorrain du fait de ses attaches avec Metz.
Bibl. : documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/.../ANM_1964_1965_127.pdf;...1