Jeune femme au clavier
Lot n° 86
signé ‘Isabey’ (sur l’instrument)
gouache sur ivoire, rehaussé de gomme arabique
19,1 x 13,5 cm,
dans son cadre original en acajou orné de quatre plaques de porcelaine Wedgwood
LITTERATURE
P. André Lemoisne, et al. L’exposition de la miniature à Bruxelles 1912. Recueil des oeuvres les plus remarquables des miniaturistes de toutes les Écoles, du XVIe au XIXe siècle, Bruxelles, Paris, 1913, p. 80, note 1.
Max von Boehn, Miniaturen und Silhouetten, Munich, 1918, p. 86, p. 91, ill.
H. Seling, Keysers Kunst und Antiquitätenbuch, Heidelberg, 1957, I, pp. 83-84.
Weltkunst. Aktuelle Zeitschrift für Kunst und Antiquitäten, Munich, 15 octobre 1984 (4e de couverture).
Lot Essay
Sous le directoire, en parallèle de son activité de dessinateur de décors de théâtre, Jean-Baptiste Isabey fréquente les salons de Madame Tallien, Madame de Staël et de Madame Récamier. Il peint déjà pour la cour de Louis XVI et devient par la suite le premier peintre de la chambre de l’Impératrice Eugénie puis de Marie-Louise. Pendant la Restauration, Louis XVIII le nomme peintre de miniatures et inspecteur dessinateur, ordinateur des fêtes et spectacles (E. Schidlof, La miniature en Europe aux 16e, 17, 18e siècles, Graz, 1964, I, pp. 404-405).
En utilisant son médium de prédilection pour les portraits, la plaque d’ivoire qui permet une technique serrée et pointillée propice à la représentation des moindres détails, il associe les commandes impériales et des personnalités les plus importantes à la Cour.
S’il a pu peut être parfois un peu hâtif et monotone dans certains portraits réalisés pour le commerce, dans la présente miniature, la précision est de rigueur. Les détails du piano, de la partition de musique, le rendu des étoffes, notamment le coussin bleu au premier plan et les carnations de la peau du visage et des mains de la jeune femme sont remarquables. L’œuvre est sans doute à dater du début de sa carrière car il abandonnera progressivement l’ivoire au profit du vélin et du papier et n’utilise pas encore ici sa technique iconographique du voile qui entoure les jeunes femmes et qui aura tant de succès par la suite, notamment sur ses dessins à la pierre noire ou à l’aquarelle.
Grand collectionneur et donateur du début du XXe siècle, Félix Doistau, à qui a appartenu la présente miniature, offre entre autres au musée du Louvre 169 miniatures en 1909 après les avoir prêtées pour une exposition en 1906. Il poursuivra son mécénat auprès de cette grande institution jusqu’en 1929 et sera d’ailleurs nommé vice-président de la société des amis du musée du Louvre.
De la collection de Félix Doistau aujourd'hui conservé au musée du Louvre, citons à titre d'exemples une autre miniature de Isabey, le Portrait de Guillaume Jean Constantin, ami de l'artiste, pour ces dimensions exceptionnelles qui se rapprochent de celle de la présence plaque d'ivoire, remarquablement grande pour une miniature (inv. FR 2003; P. Jean-Richard, Inventaire des miniatures sur ivoire conservées au cabinet des dessins. Musée du Louvre et Musée d'Orsay, Paris, 1994, n° 355, ill).
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- ISABEY Jean-Baptiste