Jacques DIETERLEN
Jacques DIETERLEN
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Le berceau de la famille des industriels Dieterlen est la vallée de la Bruche, dont l'un des membres fut pasteur à Saint-Dié au XIXème siècle. Cependant, c'est à Cannes où ses parents, émigrés en 1871, résidaient alors, que naît Jacques Dieterlen.
Appelé au service, il fait la guerre de 1914 en première ligne : combats meurtriers des Hautes-Vosges, puis c'est au Bois-le-Prêtre qu'il est grièvement blessé au cours d'un corps à corps sanglant en 1916. Il y gagne la médaille militaire, la croix de guerre, la Légion d'honneur, mais il y perd son bras droit. Il ne renonce pas cependant à servir et, basé à Gérardmer, il s'occupe du ravitaillement des troupes, en position à la crête des Vosges, et des secours aux blessés. En 1919, il arrive dans l'Alsace libérée et rêvée par tous les fils d'immigrés de 1871. Il fait sa licence en droit à Strasbourg et devient journaliste. Il a déjà fait paraître en 1917 et 1918 deux livres sur sa guerre vécue : Bois-le-Prêtre et Le Mystère des vieux territoriaux. En 1926 paraît Le Roman de la cathédrale dont la cathédrale de Strasbourg est l'héroïne ; l'année suivante, c'estPetite introduction de la vie strasbourgeoise, consacrée aux salons littéraires de la ville, qu'il retire de la vente à cause du mécontentement qu'elle provoque dans les milieux intellectuels bourgeois.
L'absence de son bras droit ne l'empêche pas d'être un passionné de ski, qu'il pratique assidûment et qu'il met en littérature dans Le Skieur à la lune (1933), Cyprienne ou la skieuse au soleil (1935) et Fils de la neige (1936). Dès 1920, il a fondé la Revue du ski qu'il rédige et dirige jusqu'en 1939. Les éditions Flammarion lui confient la direction d'une collection La Vie en montagne où il publie le premier ouvrage de Frison-Roche L'Appel du Hoggar, deux de ses propres écrits Le Ski de printemps (1937) et Le Chemineau de la montagne (1938) et en 1946 Hohneck. Volontaire pour la Ligne Maginot en 1939, il se retrouve à Gérardmer après juin 1940 et il devient un passeur actif qui aide les prisonniers évadés à retrouver laFrance de l'intérieur. A Gérardmer, il vit depuis la fin de la guerre avec son épouse dans le chalet de bois La Mauselaine, qu'il s'est fait construire dans une rue calme au coeur de la ville. Désormais, le dessin devient sa grande passion, à l'égal de celle qu'il nourrit pour la chaîne des Vosges. Il en résulte des dizaines de tableaux attachants exécutés aux crayons de couleur, à la craie avec des rehauts de pastel, tous consacrés à la vallée de Gérardmer et au massif du Hohneck. Une exposition les révèle à Strasbourg en 1952, puis à Saint-Dié en 1959. Sa veuve, née Germaine Reiterhart, en a légué la majorité au musée de Saint-Dié.
Bibl. : Harcos "Peintres et graveurs lorrains"