Les Balli di Sfessania

Les Balli di Sfessania - Vingt quatre eaux fortes signées

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Technique:

Lot n° 194
Chaque 7cmx9cm
Lieure379-402
Meaume 641-664
1er état ou 2ème état sur 2 ou 3
Sans marges

Comme la série des Gobbi, les vingt-quatre planches qui composent les Balli di Sfessania furent sans doute conçues lors du séjour de Jacques Callot à Florence (1614-1621) au service de Cosimo II de Medici. La présence de certains personnages dans d'autres composition de Callot datées de 1616, et notamment la Guerra d'Amore, laissent à penser qu'il était alors en train de travailler sur les croquis préparatoires (dont soixante-six nous sont parvenus) des Balli. Néanmoins, les plaques ne furent gravées qu'après le retour de l'artiste dans sa Lorraine natale en 1621. 
     Arrangés en paires, les personnages de la commedia dell'arte représentés sur ces planches ne correspondent pas forcément à des acteurs connus, même si la plupart sont assez facilement identifiables par leur nom, en dépit des bizarreries d'ortographe: Scapino, Mezzetin, Coviello, Scaramouche, le capitaine Fracasse, Francesquina, Pulcinella... 
    Toutefois, il est clair que Callot n'a pas voulu composer une sorte de catalogue destippi fissi ni se faire chroniqueur. Certains personnages fondamentaux n'y figurent pas—à commencer par Arlequin, ou même Pantalon (que Callot a pourtant représenté ailleurs)—et les innamorati en sont entièrement exclus. De plus, mis à part sur le frontispice, les acteurs ne sont pas montrés en scène, mais paraissent évoluer en plein air, hors de tout contexte dramatique. Il s'agit donc plutôt d'une suite de variations sur le mouvement et les postures propres aux acteurs de la commedia dell'arte, avec une prédilection évidente pour les contorsions et le caractère outrancier et grotesque des attitudes. 
     Plus qu'un effort «documentaire», cette volonté de stylisation nous apporte un témoignage précieux sur l'esprit du jeu de la commedia degli zanni telle qu'elle pouvait exister au tout début du siècle dans son milieu d'origine. Soigneusement travaillés, les arrière-plans fournissent des scènes supplémentaires qui suggèrent une activité ludique de type forain ou festif plus que le théâtre au sens strict.