Gabriel SALMON
Gabriel SALMON
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Gabriel Salmon est né à Lunéville à la fin du XVe siècle. Fils du peintre allemand Bernard de Heidelberg, il débute sa carrière comme peintre au service du Duc Antoine et s’installe à la cour de Lorraine dès 1515. Malheureusement aucune de ses peintures n’est parvenue jusqu’à nous.
Son œuvre gravée a souvent été ignorée des historiens d’art à cause de la mauvaise identification de son monogramme. Sa signature composée des lettres G et S accompagnées d’une croix de Lorraine a souvent été attribuée à bien d’autres graveurs. Il faudra attendre 1931 pour que les premiers historiens songent à cet artiste lorrain comme auteur de cette signature. Gabriel Salmon n’est pas considéré comme l’auteur des gravures elle-mêmes mais comme l’auteur des illustrations. Au XVIe siècle on distingue le « peintre en papier », c'est-à-dire le dessinateur, du « tailleur d’histoires », le graveur.
Cependant, il semblerait que face à l’irrégulière qualité du travail de gravure effectué sur ses œuvres, l’artiste ait lui-même gravé la suite des travaux d’Hercule, datée vers 1528. Cette suite est considérée comme la plus belle expression de son talent. Dans des compositions peu profondes, il figure les personnages avec des musculatures puissamment soulignées. Les gestes, mouvements et postures de ses personnages donnent à ses compositions une vigueur et une puissance rarement égalée par ses contemporains, Dürer excepté.
Dans cette suite et dans les Menus propos de Pierre Gringore, Gabriel Salmon figure les animaux avec beaucoup de réalisme. Il aime à traiter les animaux avec un sens très vif de l’observation, jusqu’à leur donner une importance exceptionnelle.
Les influences allemandes dans l’œuvre de Gabriel Salmon sont évidentes. L’artiste eut l’occasion de rencontrer le graveur alsacien Jean Ulrich Waechtlin (vers 1470-vers 1530) lors de sa visite à la cour de Lorraine. Au-delà de son style, l’œuvre de Gabriel Salmon reste également remarquable par la symbolique de ses compositions. Leur complexité et leur ambiguïté laissent encore aujourd’hui place à de nombreuses possibilités d’interprétations.
Bibl. : "Renaissance Nancy 2013"
Bénézit 1999 T. 12