Famille BRIOT
Famille BRIOT
BRIOT (Famille), graveurs de monnaies et médailles
(XVIe – XVIIe siècles)
Cette famille de religion protestante est originaire de Damblain.
BRIOT (François)
(Damblain, vers 1550 - Besançon, après 1616)
Potier d'étain à Damblain, il se fixe à Montbéliard - sans doute à cause de sa religion fut-il contraint de quitter la Lorraine - et est admis en cette qualité, en 1580, dans la confrérie Saint-Éloi. Vers 1585, il prend le titre de graveur de médailles des ducs de Wurtemberg qu'il conserve jusqu'en 1615. Néanmoins, ayant des difficultés financières sérieuses, il quitte Montbéliard et s'installe à Besançon garde du balancier monétaire de son neveu Nicolas Briot. On perd sa trace après 1616, année où il se serait rendu coupable d'escroquerie.
Il existe, signée de lui, au musée de Cluny, une réplique en étain d'une aiguière d'argent et son bassin qui passent pour son chef d'oeuvre.
BRIOT (Didier)
(Damblain, vers 1542 - 1635), graveur de monnaie
Il prend à ferme la Monnaie de Charleville appartenant au duc de Nevers. En 1587, il travaille à Sedan pour le compte du duc de Bouillon ; en 1613 pour le trésor ducal de Lorraine. Il est présent à Damblain en 1606. Il rejoint ensuite à Paris son fils, nommé tailleur des monnaies.
BRIOT (Nicolas)
(Damblain, 1579 - Oxford, vers 1646)
Il apprend le métier auprès de son père Didier à Charleville ou Sedan, puis va travailler auprès de son oncle François à Montbéliard. En 1602, il est établi à Besançon. En 1605, il est nommé à Paris tailleur général des monnaies de France, malgré l'opposition des autres graveurs, et de 1613 à 1623, graveur des monnaies du duc de Lorraine.
De voyages faits en Allemagne, il rapporte une nouvelle technique de frappe des monnaies qu'il tente d'imposer à l'atelier de Paris dont il prend la ferme en 1624. Après deux essais infructueux et devant l'hostilité déclarée des monnayeurs parisiens, il part pour l'Angleterre en 1625. Naturalisé sujet anglais en 1628, il est nommé en 1633 graveur en chef de la Monnaie de la Tour de Londres et aussi d'Écosse. Il ne revient en France que pour de courts séjours en 1642 et 1644.
Outre les monnaies dont il a taillé les coins, il est estimé pour ses médailles : Sacre de Louis XIII (1610),Henri II duc de Lorraine (1612), Louis XIII (1615), Charles 1er d'Angleterre (1626).
Il a en outre gravé sur cuivre les portraits de Jacques 1er d'Angleterre, de Louis Potier et de Jean Beauhierdont il tirait des épreuves lui-même, puisqu'il est qualifié d'imprimeur en taille douce dans l'acte de baptême de sa seconde fille.
Il avait épousé Pauline Nisse, morte en 1608, puis en 1611 Esther Petau, fille du conseiller au parlement de Paris, Paul Petau, antiquaire et bibliophile réputé. De ce second mariage naquirent deux enfants.
BRIOT (Isaac)
(Damblain, juillet 1585 - Charenton, 5 mars 1670)
Fils de Didier et frère de Nicolas, il est à la fois graveur sur cuivre, marchand et éditeur d'estampes. Il grave le portrait de Paul Petau, futur beau-père de son frère, en 1609, Henri le Grand sur son lit de mort (1610),Louis XIII d'après le dessin de Michel Lasne en 1632, et les recueils Diversité d'habillements à la mode etLe Théâtre en France.
En 1642, il achète la charge de directeur de la fabrication des monnaies qu'il conserve jusqu'à son décès. De son premier mariage avec Suzanne Rambour en 1608, il a quatre enfants et du second avec Théodore Nicolay, en 1635, un seul.
Il n'est pas prouvé que Guillaume Briot, marchand tanneur à Montbéliard, dont un fils Guillaume naît dans cette ville en 1589, soit originaire de Damblain et soit le frère de François et Didier Briot. Guillaume, né en 1589, fit à Paris une carrière de peintre de second ordre.
De même, il n'a pas été possible de déterminer avec assurance les liens de parenté de Marie BRIOT, qu'on dit fille d'Isaac et qui fut graveur sur cuivre, éditée par Pierre Mariette à Paris.
Cf. Robert-Dumesnil 1868 vol 10" :
On connait aussi un Jacques BRIOT né en 1612 et qui meurt après 1645.
Graveur, on connait de lui un "Livre de toutes sorte de feuilles pour servir a l'art d'orfeburie"
Bibl. : D.B.F., tome VII, col. 336-338.
Jouve (L.).- Biographie générale des Vosges. Les Briot, p. 51-72.
EcriVosges : "Biographie vosgienne"
Bénézit 1999 T. 2