Cette année 2022, en dépit d'une situation économique mondiale bien fragilisée par la pandémie et par le conflit en Est-Europe, aura été marquée par un grand nombre d'enchères spectaculaires dans les salles de ventes de France et du Monde entier, concernant la production de nos artistes lorrains.
A tout seigneur, tout honneur avec les créations du nancéien Jean PROUVÉ.
Le vendredi 3 juin dernier, à l'Hôtel Drouot, l'étude parisienne ADER Nordmann & Dominique, dans le cadre d'une vente dédiée aux Arts Décoratifs du XXème siècle, proposait, au milieu d'objets créés par des ensembliers prestigieux de cette période (Jacques ADNET, Ernest CHAPEAU, André ARBUS, Piet KRAMER, Louis SOGNOT ou Jean PERZEL....) plusieurs meubles de Jean PROUVÉ dont cette "Table centrale, version longue", communément appelée Trapèze,( version longue, la conception du modèle initié en 1952), cet exemplaire était réalisé en 1956 pour le restaurant de la Résidence universitaire Jean Zay à Antony.
Ce modèle, que nous vous présentons en frontispice de cet article était estimé entre 500 000 et 800 000 €.
Après une longue bataille entre plusieurs enchérisseurs, elle était finalement adjugée, frais compris pour 1 933 375 €
Du même designer, mais cette fois-ci chez Sotheby's à New York le 4 novembre, ce grand bureau "Présidence n° 201" était cédé pour 340 000 €, frais en plus.
Nous évoquerons encore de Jean PROUVÉ cette "Table de réfectoire" créée en 1939. Fabriquée en matériaux mixtes, acier galvanisé, béton fibré Granipoli, elle mesure 73,3cmx160,6cmx71;1cm.
Le 9 juin, à New York chez Sotheby's, estimée entre 324 506 et 509 938 €, elle était cédée pour 1 220 349 €
Tout en fin d'année, le 30 décembre, une enchère à 6 chiffres pour Jacques MAJORELLE.
Une technique mixte 98cmx92cm, "Le souk aux moutons à Marrakech" était adjugé chez Paris Artcurial Elysée pour 267 747 € hors frais.
Remontons le temps pour en arriver au XIVème siècle.
En Allemagne, la maison Reiss & Sohn de Königstein mettait, le 26 avril, un extraordinaire "Livre d'heures de Metz" aux enchères et sur une estimation de 50 000 € adjugeait cet ouvrage pour 119 000 € toujours les frais de vente en plus.
Direction Alençon, le 4 juin.
Ce jour là, l'étude Biget-Nowakowski offrait à l'envie des collectionneurs une huile sur panneau d'acajou du nancéien Emile FRIANT : "Intérieur d'atelier", représentant Camille MARTIN et Mathias SCHIFF.
Là encore, l'estimation haute était multipliée par 4 pour en arriver à 227 000 € frais en sus.
Dans le monde de la sculpture, le classique CLODION était très présent dans les salles.
Nous avons remarqué cette enchère de 104 763 € obtenue le 5 juillet à Londres, chez Sotheby's, pour cette terre cuite " Buste d'Iphigénie"
Une multitude d'enchères pour les verriers de l'Ecole de Nancy avec en particulier Emile GALLÉ qui était représenté aux Etats Unis le 22 septembre.
La maison de ventes David RAGO de Lambertville proposait ce jour là cette exceptionnelle "Lampe de table aux chauves-souris", haute de 43 cm, adjugée pour 111 799 €, hors frais.
Retour en Europe, mais en Autriche à Vienne cette fois-ci.
Les amateurs de l'œuvre de Claude GELLÉE dit Le LORRAIN se voyaient proposer, le 11 mai chez Dorotheum, une huile sur cuivre : "Paysage avec personnages chargeant du bois sur un bateau", 40,4cmx51,5cm, attribuée au maître de Chamagne.
Cette huile restait en dessous de l'estimation minimum et était cédée pour 100 000 euros.
Jean LURÇAT demeure toujours bien représenté sur la marché, comme en témoigne cette huile sur toile nommée "Alžírská krajina" et mise aux enchères à Prague le 22 mai.
Dépassant nettement son estimation, cette toile obtenait la belle enchère de 61 74 euros, frais en sus.
Dernière belle enchère que nous évoquerons aujourd'hui, celle provoquée par la vente le 20 mars à New York.
On y trouvait cette fameuse affiche créée en 1927 par Paul COLIN : "Le Bal Nègre".
Malgré quelques défauts en bordure, elle obtenait l'enchère de 81 413 euros.
Nos amis, curieux de l'Art Lorrain, retrouveront dans nos "Ventes mensuelles" la totalité des enchères obtenues durant cette année 2022.
Bonne nouvelle, 2023 commence sur le même rythme !
Robert LETERRIER