Auguste PROST
Auguste PROST
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Auguste PROST dessinateur est né en 1817 à Metz.
Le jeune Auguste fit d'excellentes études classiques au lycée royal ; il prit l'habitude de voyager, notamment en Italie qu'il aimait ; il entra dans la banque familiale où il travailla huit ans mais ce n'était pas sa vocation. A la mort de ses parents, il se trouva à la tête d'un important patrimoine qu'il sut gérer et diversifier. En cette époque de monnaie stable, il pouvait vivre de ses rentes. Il hérita de la maison Simon, 24 rue du Palais, au rez-de-chaussée de laquelle était installée la banque. Quand la banque la quitta pour son nouvel hôtel de la rue du Heaume, il loua les locaux à un notaire puis en 1872 à la Banque d'Alsace-Lorraine. Auguste Prost résidait au premier étage de cet hôtel élégant qui était précédé d'un petit jardin fermé par une belle grille. L'ensemble des bâtiments a été malheureusement détruit à la suite d'un incendie. Sur son emplacement l'architecte allemand Robert Dirr a construit un prétentieux et lourd immeuble néo-classique qui fait actuellement l'angle de la rue du Palais et d'En Nexirue. Auguste Prost était un gestionnaire avisé d'une fortune dont nous ne connaissons pas toute l'étendue. En 1854, il utilisa 400 000 francs de valeurs dont il avait hérité pour acheter (6) plus de 300 hectares de terres et de forêts dans le canton de Verny sur les bans de Sailly et de Secourt. Jusqu'à sa mort il garda ce patrimoine qui lui procurait des revenus sûrs. Mais il avait d'autres biens, des maisons urbaines (7) et une part (1/9) des Grands Bains rue des Roches en indivis avec les héritiers Simon et qui furent vendus en 1884.
Auguste Prost qui resta célibataire, put en toute tranquillité, se consacrer à ses passions, les voyages et l'histoire de sa ville. Dans le milieu messin, les aptitudes d'Auguste Prost furent vite reconnues. Lors du congrès archéologique qui se tient à Metz en 1846 il présenta un rapport sur la Classification chronologique des édifices religieux du Pays messin du XIe siècle jusqu'au milieu du XVIe siècle. Ce "savant mémoire d'archéologie religieuse" retint l'attention du président de l'Académie royale, Victor Simon (8), un magistrat érudit versé dans les antiquités ; il proposa la candidature d'Auguste Prost. Nous possédons encore le texte manuscrit du très remarquable rapport de Victor Simon dans lequel il annonçait à ses confrères : "dès lors vous vous empresserez d'utiliser au profit de notre société son savoir et son habile crayon qu'il met entièrement à notre disposition" (9). Le conseil de Victor Simon fut suivi par ses collègues. Le 30 août 1846 Auguste Prost était élu membre titulaire de l'Académie royale ; il avait seulement 29 ans !
Auguste Prost n'était pas un érudit perdu dans ses papiers. Il avait beaucoup d'amis et menait une vie sociale active. Il aimait la musique, la peinture et tous les beaux-arts. Le dessinateur Migette et le musicien Théodore Gouvy, récemment redécouvert, étaient de ses amis. Comme ses parents Simon, comme son père, il s'intéressait à la vie associative et aux affaires municipales. Auguste Prost fut l'un des fondateurs de la Société d'Histoire et d'Archéologie de la Moselle (1858). Il fut membre du conseil des bâtiments civils du département de la Moselle où il siégea de 1847 à 1870. A ce titre, il participa activement au grand débat qui divisa la société messine à propos de l'aménagement de la Cathédrale et de la place d'Armes. Il était partisan de conserver les arcades de Blondel alors que beaucoup d'autres voulaient dégager la Cathédrale de ses ornements néoclassiques pour lui redonner son unité de style. Auguste Prost ne fut pas suivi. En 1865, le maire Félix Maréchal avec lequel il était lié, le fit entrer au conseil municipal. On lui doit plusieurs rapports et initiatives dont les journaux de l'époque (Courrier de la Moselle et Moniteur de la Moselle) se firent l'écho. En juillet 1870, il fut réélu au conseil.
Auguste Prost passa la fin de sa vie à Paris. et décède en 1896.