Salammbô
Technique:
Lot n° 128
250cmx200cm
Exposition Salon d'Hiver 1923
En 1900, à Barneville-Carteret (Manche), la construction d’une grande villa sur le cap de Carteret s’achève. Carteret n’est qu’un village de pêcheurs d’environ 500 âmes doublé d’une toute petite station balnéaire. Le propriétaire de cette villa est un parisien, Adolphe Lalire dit La Lyre, un peintre célèbre âgé de 52 ans, très connu, arrivé à sa maturité. Il est venu pour la première fois à Carteret en 1872, alors qu’il n’était encore qu’un peintre débutant, et est tombé sous le charme. Il y revient, au Grand Hôtel de la Mer (ouvert en 1883) et y achète un terrain en 1897. C’est lui qui fait les plans de ce « château », avec sa tour crénelée, dont la vue est imprenable sur le havre de Carteret et la plage qui se déroule de Barneville à Portbail et au- delà. Il nomme cette maison « le château des sirènes » et partage désormais son temps entre Paris et la Manche.
Portraits, peinture religieuse, nus et sirènes, ont fait la gloire et la fortune de La Lyre, ce qui l’a classé dans la catégorie des « peintres pompiers ». Sur les 1 500 toiles environ qu’a peintes Adolphe La Lyre, une bonne centaine concernait Carteret. Mais beaucoup ont disparu, certaines détruites pendant la guerre. Pourtant, ce ne sont pas les paysages qui ont fait la fortune et la renommée du peintre, mais les nus, la mythologie, les saintes et leur nudité et surtout les sirènes. Dans le nombre des oeuvres qu’il a exposées au Salon entre 1875 et 1930, plus de quarante comportent le mot « sirène » dans leur titre.
Après le décès de son mari, Marthe Lalire a donné des toiles à des musées (musée de Laval, de Blois, de Chartres) et à la mairie de Carteret.
Mais de son vivant, La Lyre avait beaucoup donné de son travail à la commune de Carteret, et il est dommage qu’il n’en reste pas grand chose aujourd’hui. D’abord, tout un ensemble de tableaux destinés à décorer la salle des fêtes inaugurée le 15 juin 1924, sous la présidence de Franklin Bouillon député de Seine et Oise, ancien ministre d’État, voisin et grand ami du peintre. C’est dans cette même salle, qu’il reçoit la Légion d’Honneur en octobre 1926 : « Vous avez fixé la beauté de notre pays en maints tableaux et vous avez voulu que cette salle soit parée de quelques uns d’entre eux. » a déclaré le maire dans son discours.
Madame Lalire donna en 1901, à l’église de Barneville, le couronnement de Sainte-Cécile, qui avait été exposée au Salon de 1898, pour être présente au dessus de l’orgue. Cette oeuvre finira aussi dans les réserves de la Mairie. C’est en 1995 que certaines oeuvres, retrouvées, ont été l’objet d’une exposition à la salle des Douits de Carteret.
La construction de la nouvelle église terminée, l’abbé Noël, curé, avait demandé à La Lyre de dessiner les vitraux du chœur. En effet, il connaît parfaitement la technique du vitrail : dans l’église de Saint-Nicolas du Chardonneret à Paris, le superbe vitrail : « l’enfance de la Vierge » avait été réalisé d’après ses cartons en 1891. La Lyre accepta et dessina cinq vitraux, dont le thème était : « la Résurrection ». Très grands, ils atteignaient 7,5 m de haut, et causèrent bien du souci pour leur exécution. Ils furent bénis le dimanche 31 août 1919.
Malheureusement, en 1941, des bombes les pulvérisèrent et leurs cartons restent introuvables.
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- LA LYRE Adolphe