Auguste MIGETTE
Auguste MIGETTE
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Peintre, Charles Joseph Auguste Migette est né à Trèves en 1802 Il est le fils de Jean Michel Migette (originaire de Beuveille, près de Longuyon) et d’Antoinette de Neufforge. Son père y est chef de bureau à la préfecture – Trèves est alors le chef-lieu du département de la Sarre. Après les événements de 1814, Trèves devient une ville prussienne, et la famille Migette vient se réfugier à Metz, dans le quartier Coislin. En compensation de la position qu’il occupait, Jean Michel Migette est nommé commis de première classe des subsistances militaires. Le jeune Auguste continue quelques études avant d’être employé dans l’administration des fourrages militaires ; avec son salaire, il se paie des cours de dessin, sa matière préférée et pour laquelle il montre des dispositions naturelles.Après avoir suivi les cours de Desoria, il est admis en 1818 à l’Ecole municipale de dessin, alors dirigée par Dupuy. Migette y rencontre quelques-uns des futurs grands artistes messins : Maréchal, Hussenot et Gautiez. En 1825, il remporte les trois premières médailles dans les concours de têtes et d’académie d’après nature. Il croit pouvoir obtenir la bourse de mille francs que la ville accorde aux jeunes artistes souhaitant aller se perfectionner à Paris, mais, n’étant pas messin de naissance, il ne l’obtient pas. Auguste Migette décide néanmoins de partir pour la capitale avec un maigre pécule de 150 francs. Il trouve un emploi chez le décorateur de théâtre Cicéri, et parvient à faire quelques économies qui lui permettent enfin d’entrer à l’Ecole des Beaux-Arts. Durant trois ans il y est l’élève de Louis Hersent, et obtient deux médailles, l’une pour la figure, l’autre pour la perspective. À la fin de l’année 1831, Migette quitte Paris et revient à Metz auprès de sa famille. Après avoir présenté à la municipalité une décoration de salon, il est nommé peintre-décorateur du théâtre, fonction qu’il exerce jusqu’en 1875 ; il crée notamment les décors d’ Orphée aux Enfers, de Guillaume Tell, du Naufrage de la Méduse, de Norma et de Faust. À l’exposition des arts de l’Académie de Metz de 1834, il présente huit peintures et onze dessins à la mine de plomb, représentant notamment la cathédrale de Metz et des paysages des environs de Trèves, et obtient la première médaille de troisième classe. C’est à la même époque qu'il dirige un cours de dessin. En 1838, il est nommé professeur de dessin au lycée de Metz , et le reste jusqu’en juillet 1871. En 1846, la municipalité le nomme professeur de dessin de la ville, et le charge notamment d’un cours pour adultes. Durant ces années, Migette voyage beaucoup, cherchant l’inspiration dans les régions du Rhin et de la Moselle, à Paris, Rouen, Le Havre. Au cours de la même année 1846, Migette présente à l’exposition de la Société des Amis des Arts l’un de ses meilleurs tableaux, représentant la procession de la fête de saint Marc en 1640. En 1850 il expose cinq fusains, dont Ambroise Paré sur la brêche de la porte Serpenoise et Metz pris et saccagé par Attila en 451. L’histoire de Metz devient la grande spécialité de Migette. A l’exposition de la Société des Amis des Arts de 1865, il présente cinq nouvelles grandes compositions et vingt-trois dessins relatifs à l’histoire messine. Il songe alors à offrir à la ville de Metz l’ensemble de ses oeuvres afin de constituer un musée accessible au public. Le maire, Félix Maréchal, met à sa disposition quatre salles de l’Hôtel de ville, qui autrefois contenaient les archives municipales. Pendant plusieurs années, Migette y installe ses tableaux et dessins, qu’il fait encadrer à ses frais. La collection s’étoffe de nouvelles oeuvres (elle en compte une centaine), et le 1er juin 1882 il en fera don définitivement à la ville. En avril 1872, il est nommé membre de l’Académie de Metz. .
Malade et devenu complètement aveugle, Auguste Migette meurt le 30 octobre 1884. Il est enterré au cimetière de l’Est, avec ses parents.
Bibl. : " Blog de Pierre Brasme - Aout 2009"