Léon-Joseph VOIRIN
Léon-Joseph VOIRIN
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Frère jumeau de Jules Voirin, peintre, il est né à Nancy en 1833 et décède en 1887. Il était peintre de sujets militaires, de scènes de genre, de paysages et aquarelliste.
Il fut élève d'Eugène Guérard.
Les cinq années qu'il passa avec le maître à Nancy (il entra à son atelier à 15 ans) et à Paris, lui avaient permis d'échapper à l'Académisme et au Pompiérisme officiels. Il fut le véritable continuateur de Guérard avec ses scènes de rue aimables, tout en se distinguant de son aîné par ses belles harmonies de couleurs claires, remarquées notamment dans ses aquarelles qui sont souvent de petits chefs-d'œuvre. Contemporain de l'Impressionnisme, Léon Voirin avait su vivre avec son temps grâce, sans doute, à ses séjours parisiens qui l'avaient sensibilisé à ce mouvement novateur.
L'œuvre de Léon Voirin est abondante et variée. Dans ses scènes de rue parisiennes, on remarque presque toujours, au premier plan, une jeune personne élégante, accompagnée ou non, tenant un petit chien en laisse ou se promenant avec un enfant qui trottine à ses côtés. La jeune femme, toujours réservée, accorde un regard aimable ou furtif, ou feint d'ignorer le suiveur indésirable, conformément au code des bonnes mœurs et de l'élégance parisienne de l'époque.
Les scènes de rue nancéiennes obéissent aux mêmes règles ; la jeune lorraine est belle et son allure est plutôt parisienne ; parasol au bras en été, elle évolue avec grâce et l'on devinerait presque ses pensées, ses intentions, qui ne sont jamais en contradiction avec le bon chic, bon genre, ce qui, néanmoins, n'exclut pas une pointe d'humour.
A l'instar de son maître, Léon Voirin s'est intéressé aux chevaux et on lui doit notamment de fières cavalières montant des chevaux racés ; ses scènes militaires furent des occasions de peindre des chevaux de cavalerie.
L'artiste débuta au Salon de Paris en 1874.
Il figura au Salon de Nancy avec des œuvres telles que Les Sapeurs, La Parade, Le chien savant (1866), Femmes à la rivière, Troupeau de moutons (1867), Canotiers, Le pourboire, L'averse, La lettre, Dragon en vedette (1874), etc…
Ce "chroniqueur de la vie quotidienne de la cité" possédait un sens aigu des réalités et jouissait d'une mémoire visuelle exceptionnelle. Il nous a laissé des documents précieux sur les mœurs françaises du XIXe siècle.
Les musées de Nancy bénéficièrent de dons réguliers de la part de la famille Voirin. À partir de 1888 après la mort de Léon, puis en 1899, après le décès de Jules avec la donation de 75 de leurs fameux carnets de dessins…
Bibl. : Olivier Lalonde, "Les frères Voirin", Préface de François Pupil, Serge Domini Editions Metz 2009
Benezit 1999 T. 14