Henri LEGENDRE
Henri LEGENDRE
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Henri-Nicolas LEGENDRE est né en 1898, à Tritteling en Lorraine annexée. Sa formation artistique, longue et chaotique, interrompue par la guerre, se termina à l’École des beaux-arts de Paris où, de 1923 à 1929, il collectionna médailles et récompenses. Logé à « La Ruche », célèbre vivier artistique cosmopolite de Montparnasse, il fut primé au salon des artistes français de 1928 pour une statue intitulée Le petit jeteur de pierre. Un mécène messin s’éprit de l’œuvre, l’acheta, la fit couler en bronze et l’offrit à la ville « pour servir à l’ornement de ses promenades ».
C’est ainsi que Legendre, tout parisien qu’il fût, agrémenta de ses œuvres, pendant une dizaine d’années, la ville de Metz. Soutenu par le conservateur du musée Roger Clément, il obtint de nombreuses commandes : le relief qui orne l’entrée du collège Rabelais au Sablon, le relief représentant L’ancien Moyen-Pont au Moyen-Pont, le bas-relief, la Chance dans l’ancienne caisse d’épargne. Pour se libérer d’un prêt d’honneur, accordé par le conseil général, Legendre offrit à Metz le plâtre de La jeune fille à la colombe (médaille d’or au Salon de 1934), à charge pour la Ville de la faire fondre.
Au Salon parisien des Artistes Français de 1937, il présente un buste en pierre "Tête de négresse".
En 1938 enfin, Legendre modela, sur commande de l’État, une Petite Lorraine offrant des fleurs qui suscita un bel enthousiasme.
Au salon du Groupement des artistes mosellans il exposa des œuvres conçues lors de voyages en A.O.F., en Grèce, en Italie et dans les Antilles. Passant avec aisance de la monumentalité à la miniaturisation, il fit également fondre, pour le Conseil général, des plaquettes destinées à récompenser des exploits sportifs, des plaquettes et des médailles en souvenir de l’inauguration du CAMIFEMO (1934).
Acharné à vouloir laisser son empreinte à Metz, il fit à la Ville des propositions qui ne furent malheureusement pas suivies d’effets. Ainsi, le monument aux morts et le monument à Paul Vautrin lui échappèrent au bénéfice de Paul Niclausse ; une statue du potier gallo-romain Satto resta à l’état d’ébauche
et son idée incongrue de remplacer le Feldgraue abattu par une monumentale statue d’Indigène, réalisée après son retour d’A.O.F., fut rejetée. Cette fébrile activité messine n’empêcha pas l’artiste de participer aux grandes expositions internationales de 1935 à Bruxelles et de 1937 à Paris.
BIBL. : Pierre BRASME "La Moselle et ses artistes" Ed. Serpenoise 2002