Giorné VIARD
Giorné VIARD
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Né dans un village proche de Lunéville et réputé pour sa faïencerie, Jean-Giorné Viard est le fils de Jean-Baptiste Viard, tourneur en faïence. C'est en travaillant comme ouvrier dans cette industrie d'art que Jean-Giorné révèle ses talents de sculpteur. Il est bientôt remarqué par le collectionneur Alexandre Gény, qui devient son mécène. En 1843, date à laquelle il est exposé pour la première fois, Giorné obtient une pension de la ville de Nancy et du département de la Meurthe afin de poursuivre sa formation artistique, tout d'abord à Nancy, à l'école professionnelle de l'Est - où il étudie et recopie les modèles antiques - puis, après 1845, à Paris, dans l'atelier du statuaire Bonnassieux, auquel il a été recommandé par le père Lacordaire, un ami d'Alexandre Gény. Viard revient ensuite en Lorraine pour s'installer définitivement dans le chef-lieu de la Meurthe après 1849.
En 1848, à la suite d'un concours qui l'oppose à l'Alsacien Reiber (ou Reber), il obtient sa première grande commande, la statue équestre du duc Antoine, destinée à remplacer, sur la porterie du palais ducal, l’œuvre (1512) de Mansuy Gauvain détruite en 1792. En attendant l'achèvement de la statue en pierre, c'est une maquette en plâtre à l'échelle 1 qui est installée en 1850 à l'occasion de la 17e session du Congrès scientifique de France. Les membres de la section d'archéologie et d'histoire du congrès remarquent l’œuvre de Viard et décident de demander aux autorités d'encourager le jeune artiste.
Sous le Second Empire, Viard sculpte le décor de monuments publics nancéiens (souvent conçus par l'architecte Prosper Morey), restaure des œuvres anciennes, réalise de nombreux bustes de notables, et enseigne son art à plusieurs élèves (tels que Victor Huel). En 1870, il fait breveter un appareil de traçage à l'usage des sculpteurs.
Malgré ses nombreuses réalisations monumentales, Giorné Viard sombre dans la pauvreté. Indigent et diminué par une attaque qui lui a fait presque perdre l'usage de la parole, c'est aux frais de la ville de Nancy qu'il est admis à l'hospice Saint-Julien, où il meurt le 10 mai 1852. Il est inhumé le 14 mai au cimetière du Sud, où il ne bénéficiera d'une tombe digne de ce nom qu'après une collecte menée par le journaliste Edgard Auguin.
Si Christian Pfister juge que Viard « ne s'est pas élevé au-dessus de la technique du métier », Émile Badel le considère au contraire comme « le plus grand des sculpteurs de Lorraine au xixe siècle ». Au début du xxe siècle, son nom a été donné à une rue de Nancy.
Dans le numéro du 17 mai 1885, la revue "Nancy Artiste" a publié un long article concernant le sculpteur.
Bibl. : "Wikipédia"